15.3.25

Jean-Luc JEHAN du 21 mars au 04 avril 2025

Anges, arbres, montagnes, cavaliers : ces figures sont, pour la plupart, empruntées à des peintures de la Renaissance italienne, qui, dit l’artiste, « fait fond » dans tout son travail, l’habite constamment. Elles évoquent et invoquent une autre époque, un autre temps. « Par le lien de la référence et aussi par celui de l’imagerie, elles instaurent une pensée du temps, à rebours. Peut-être même elles repensent notre rapport au temps, notre situation », écrit Élisabeth Amblard. Jean-Luc Jehan déclare volontiers qu’il ne se sent pas de son temps. Mais s’il s’échappe vers les images de la Renaissance, ce n’est pas pour autant pour échapper au présent : se tournant vers le passé, il y puise des images qui font ensuite retour vers l’aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’inverser ou de ralentir le cours du temps, mais plutôt d’explorer ce que pourrait être un temps non linéaire, qui agrège et enchevêtre différentes temporalités, un temps fait, selon ses mots de « stratifications mentales qui s’entrechoquent, se superposent, se télescopent ». Ces myriades de points sont des particules de temps, qui se déposent avec lenteur sur la surface de la feuille, où l’espace, peu à peu, se convertit en temps. Chaque dessin porte ainsi en lui, inscrit, indiqué, caché entre ses points, le nombre de jours qu’a duré son exécution. 42, 27, 56… De même que chaque dessin porte en lui, à travers une figure empruntée à Fra Angelico ou à Simone Martini, un peu de l’époque à laquelle il a puisé. Ce que ces œuvres interrogent fondamentalement, c’est ce que Jean-Luc Jehan appelle « le temps à l’œuvre, le temps d’une œuvre, l’œuvre du temps. »

Extrait d’un texte de Diego Rivéro

L'Instagram de Jean-Luc JEHAN ici


   Exposition de Jean-Luc JEHAN à venir

 Galerie INGERT 46 rue Madame 75006 Paris, du 25 avril au 6 juin 2025

   Vernissage le 24 juin




28.2.25

Edith DUFAUX du 07 au 21 mars 2024

 

Mon travail plastique se décline en 3 catégories majeures, la photographie, le dessin, et le monotype.

 

Dans le processus photographique, j’utilise la boite, à la fois comme contenant (théâtre d’optique) et comme élément initial d’un « jeu de construction », unité minimale à laquelle j’ai, au fur et à mesure des besoins, rajouté d’autres éléments, tous fabriqués par mes soins. 

Ils me permettent ainsi d’entrer dans un processus graduel d’agencement architectural. 

 

Dans la maquette, grâce à l’objet, en procédant par addition et soustraction, je construis des lieux, brouillant les échelles et la perception.

 

Monter, démonter, remonter, j’écroule le monde pour le rebâtir aussitôt. C’est aussi, par le geste, à travers l’objectif photographique, un travail d’exploration physique et spatiale.

 

Le récit se co-construit dans un va et vient permanent entre la représentation des mondes fictionnels proposés et les interprétations personnelles suggérées par toute personne y étant confrontée.

 

Les dessins et les monotypes prennent leurs sources dans des « notes photographiques », soit à partir d’installations que j’ai mises en scènes dans mon théâtre d’optique, soit à partir d’informations incomplètes et fragmentaires trouvées dans la photo de presse.

 

Ils explorent un insolite prenant place dans le champ commun de l’ordinaire et du quotidien pour l’amener vers un registre onirique ou symbolique.

 

 Les photos, les dessins et les monotypes s’inscrivent dans une histoire collective et intime, explorant le rapport hallucinatoire qu’entretiennent le corps, l’espace et la mémoire.

 

                   Le site de Edith DUFAUX ici
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                      Le HUBLOT du 07.03.2025
                      Le HUBLOT du 14.03.2025



15.2.25

Lya GARCIA du 21 février au 07 mars 2025

Crochet dans une main, pelote de laine dans l’autre, et des idées plein la tête : voilà comment Lya Garcia donne vie à un bestiaire fantastique. Excroissances d’éléphants, silhouettes de loups, dromadaires, escargots, pigeons ou papillons : ses sculptures, minuscules ou monumentales, se posent sur les têtes comme des coiffures sorties d’un carnaval intergalactique.

Sa méthode ? Aussi originale que son parcours artistique débuté en 1985. Il y a quinze ans, elle s’est amusée à démonter en quatre morceaux son fameux bonnet bicorne, ce modèle aux deux grands cercles près des oreilles et une pointe frontale rappelant un taureau. Ce jour-là, une révélation : elle tient sa matrice, qu’elle a surnommée avec malice « Start from the end ». Depuis, avec ces quatre éléments, elle explore des possibilités infinies. Sous ses créations, aucune tête n’est ordinaire : Lya transforme chaque personne en un mythe unique.

  Mathieu Perez


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Le HUBLOT du 21.02.2025
Le HUBLOT du 28.02.2025



1.2.25

Gaetano PERSECHINI du 07 au 21 février 2025

Nous ne sommes pas seuls. Et pourtant la solitude existe bien, elle nous cerne dans notre quotidien.

Peindre, c'est lutter constamment contre un sentiment d'échec, tenter d'être présent à soi-même, sortir du chaos*, faire ce bond en avant hors des conventions, ce pas de côté vers une quête d' harmonie.

La peinture recommencée. Rien n'est achevé.

Il y a la rencontre des êtres, celle des paysages et de la nature. Dans ma pratique de l'art, je les tiens sur un même plan de valeurs, elles ont une égale importance. C'est ce qui me constitue et c'est le fondement de ma peinture.

L'Abstraction c'est la réalité refaçonnée, la réalité est constituée par la chose vue et l'émotion qu'elle fait naître.

Que je foule la terre labourée dans un champ ou aux pieds des oliviers, que je contemple l'océan et ses variations de gris, de bleu et de vert, c'est toujours la même puissante émotion qui en moi résonne. Un élan vers la vie. Peindre c'est ordonner le chaos en soi et sur la toile.

On est toujours tenté de faire du neuf. Faire du nouveau, c'est se tenir face à l'inconnu. Cet inconnu, c'est lui qui me pousse chaque jour à me remettre à l'ouvrage.


Gilles Deleuze


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Le Hublot du 07.02.2025
Le Hublot du 14.02.2025