25.11.23

N'Bo du 01 au 15 décembre 2023

À l’origine, les histoires familiales de guerres coloniales. 

Des femmes effacées. 

Des hommes sommés d’obéir. 

Des enfants terrifiés. 

 

Les peindre, c’est tâcher de rattraper une existence.

C’est inatteignable de redonner la vie, la fierté, la puissance à tous les rejetés, opprimés, violentés, violés, fracassés, massacrés, ignorés, déprimés, disparus.

C’est voué à l’échec, il faudrait une vie pour chaque peinture, et ce qu’on voit à la fin, c’est le moment où j’ai rendu les pinceaux, en laissant (j’espère tellement) quelque chose, quelqu’un d’à nouveau vivant sur la toile…

 

Mais tout est là, dans cet espoir, sinon il n’y a rien nulle part…

 

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Son HUBLOT du 01.12.2023



11.11.23

Etienne de BARY du 17 novembre au 01 décembre 2023

Au début de mon travail, dans les années 80, j’ai réalisé des peinture et des estampes 
«unistes», sans aucun motif. Cela m'a pris quelques décennies. 
Cette peinture était une figuration laconique et non pas un travail conceptuel, comme, je crois, les dernières peintures de Mark Rothko.
Dans les années 2000 j’ai fait de nombreuses séries de dessins automatiques, alors que j'avais commencé d’enseigner régulièrement cette discipline.
Enfin je me suis mis à peindre d’après mes photographies. Des artistes comme van Eyck, Vermeer ou Degas, qui me sont particulièrement chers, utilisaient eux aussi des procédés optiques dans leur mode opératoire.
J'observe en travaillant comment ces outils induisent, ou n’induisent pas, un caractère intime dans leurs travaux comme dans les miens.

Sur papier j'alterne dessin aux crayons de couleurs et gouache. Sur toile je fais le glacis aux résines naturelles en alternant émulsion au vernis gras et vernis gras en solution. C'est très similaire. La place du dessin dans mon travail sur toile peut surprendre ; mais en vérité ma peinture relève sensiblement de l’archéologie expérimentale.

C’est une pratique où le pictural va de soi dans l’effort de représentation. Pour paraphraser Barnett Newman « J’ai dû partir de zéro, comme si les avant-gardes n'avaient jamais existé, autre manière de dire que le modernisme était mort. 


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                     Son HUBLOT du 17.11.2023
                      Son HUBLOT du 24.11.2023

27.10.23

Roy FORGET du 03 au 17 novembre 2023

Les deux tableaux exposés au Hublot d’Ivry, 不可能的家 Impossible Home (le titre du tableau est en chinois traditionnel) et La Réapparition, ont eu un parcours long et compliqué. Commencés avant l’épidémie de Covid-19, les toiles ont été marquées par les périodes successives disolement et elles ont parcouru des chemins peu courant dans ma pratique picturale pendant les deux années de leurs réalisations.

 

Souvent, les compositions figuratives sur lesquelles je travaille se réalisent étape par étape, les éléments d’un tableau prennent formes et deviennent plus précis et définis.  

Une sorte de raffinement pictural s’impose dans l’ordre de la composition et les formes peintes arrivent à une définition plus assurée.  

 

Dans les toiles exposées au Hublot, le parti pris inhabituel pour moi, était de ne pas résoudre la question des formes et de ne pas chercher à reconstituer chaque élément en tant que tel.  Au lieu de vouloir créer un lieu pictural avec ses formes et ses éléments définis, le mouvement du vent et de la lumière est mis en avant et, l’impossibilité de la résolution mimétique des éléments devient le thème central de ces deux tableaux.  

Ces derniers aboutissent à un lieu fracturé, mouvementé, et ambigu, impossible à saisir complètement et, où la figuration apparaît, disparaît avant de réapparaitre.


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                      Son HUBLOT du 03.11.2023
                      Son HUBLOT du 10.11.2023



14.10.23

Esther WUHRLIN du 20 octobre au 03 novembre 2023

Mes dessins réalisés à l'encre décrivent un univers protéiforme et allégorique. 

Ils s'inscrivent dans une recherche plastique et sérielle. 

Le projet "W.System " par exemple, commencé en 2014 comporte 265 dessins .

Les personnages et décors créés de toutes pièces ou piochés dans le réel et la fiction populaire, sont transformés, reliés entre eux de manière à réinventer une légende, un rêve, une histoire, un monde. 

De la naissance à la mort notre corps est en mutation perpétuelle. 

Traversé par le cosmos, la nature, la société, les événements que nous vivons...

Si le dessin est la trace visuelle issue du processus créatif, les créatures hybrides résultent de résidus d'histoires, de sensations, de souvenirs. 

Chaque dessin est constitué d'un système narratif autonome. 

Des personnages inspirés de faits réels ou imaginaires où nés suite à une analyse sur la société contemporaine évoluent dans des architectures ou paysages fictifs.

Un scénario et une organisation interne prennent place.

Les influences stylistiques qui accompagnent une réflexion en arborescence, vont de la gravure ancienne à Star Wars en passant par Walt Disney, le cinéma, la culture populaire. 

Les monstres et héros galactiques ont instillé des visions fantasmagoriques dans les strates de mon inconscient et produisent une sorte d'harmonie chaotique, inventent une mythologie personnelle. 

Ces systèmes plastiques me permettent de survivre au sein d'une société ressentie comme aliénante, dans laquelle je ne me sens pas à ma place et répondent à la question : Comment s'en sortir sans sortir.

Dessiner quotidiennement devient acte de résistance.

 L'Instagram de Esther WUHRLIN ici

Son HUBLOT du 20 octobre 2023
Son HUBLOT du 27 octobre 2023