9.12.22

Marie-Pierre BRUNEL du 16 décembre 2022 au 06 janvier 2023

Marie-Pierre Brunel – Nouveaux spectres

Dans la traversée de son expérience personnelle et dans des passages fulgurants du désastre au miracle, ses œuvres saisissantes jalonnées de transformations incessantes intiment au regardeur le réflexe d’une lecture narrative sans voile où le trait quasi chirurgical livrent des concrétions disparates dans des présents compatibles et irradiants. Cadrées de manière filmiques, les compositions, où les apparitions effarantes et les ombres modératrices se développent sur les traces du sacré, témoignent d’un travail subtil d’exorcisme autour de cette 

"inquiétante étrangeté" confrontant des rituels ancestraux ainsi que des impressions visuelles soudaines.
Marquées par une impressionnante variété formelle, la myriade de figures que convoque dans ses toiles Marie-Pierre Brunel s’entrechoquent de manière discursive et répondent à des sources éclectiques mettant en lumière une convergence des points de vues iconographiques. Les juxtapositions d’idées jonglant avec la pulsion aventureuse et l’apparition dénoncent des drames autour de thèmes référant aux mythes, aux croyances populaires, aux forces divinatoires mais également à un ailleurs fantasmé et à des crispations foncièrement identitaires. L’artiste atteste d’une pratique tournée vers l’expérimentation constante des nuances et le glissement maîtrisé des temporalités en essayant de se tenir à égale distance de la figuration et de l’abstraction. Les silhouettes auratiques nous livrent des voyages inexorables en terra incognita dans une primitivité lointaine questionnant les usages votifs via des mondes sans âge à travers lesquels se formule un rapport sensoriel au monde.
Communiant avec un état du monde semblant s’être arrêté, sa gestuelle installe le silence entre le souvenir d’une image fixe et un flou naissant. Elle offre un échappatoire salvateur en s’accordant des associations contradictoires aptes à remettre en question les mystères de l’identité et l’énigme des territoires. La dimension et la ferveur fantasmagoriques à l’œuvre au cœur de ces toiles donnent vie au surgissement d’une poésie faisant dialoguer fétiches prédicateurs et totems du monde de l’enfance dans des scènes primitives où l’entre-deux hallucinatoire dicte impunément ses lois. Chaque interstice est mu ici par l’instinct et une singulière impétueuse nécessité. Le trouble qui émane de cette mécanique picturale personnelle déjoue tous les poncifs dans des trouées, des percées et des strates formant une généalogie des récits sans concession accueillant librement la notion de mirage par le biais d’anachronismes invariablement fertiles, souvent vulnérables mais jamais entendus ni attendus.

Clément SAUVOY, Critique d’art, 2021


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                  Son HUBLOT du 16.12.2022 à 22h15
                                         Son HUBLOT du 30.12.2022 à 20h55





27.11.22

Denis MARTIN du 02 au 16 décembre 2022

« C’est la matière qui s’exprime là, au moins autant que la couleur. Et ce que le peintre donne à voir, c’est le point d’équilibre, d’une force et d’une fragilité extrêmes, que leur rencontre permet chaque fois d’atteindre, et qui semble tenir à parts égales du tourment et de son exorcisme, de la conjuration de l’un par l’autre ou d’un pacte noué entre eux…

 

S’il y a des tempêtes miniatures dans chacun des travaux de Denis Martin, on y perçoit aussi bien le calme qui les suit. Des arêtes de lumière rédiment la noirceur qui les entoure et les assiége. On peut y voir, selon le cas, des herbes folles ou des bourrasques, des formes ramassées sur elles-mêmes ou flottantes entre deux eaux, des éclaboussures ou des étamines, des embarcations immobiles et des corps qui chutent…»

                                                                                            Gilles ORTLIEB extraits


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                        Son HUBLOT de 22H05



10.11.22

Alain BOUAZIZ du 18 novembre au 02 décembre 2022

Hublot à l’œil

 

D’abord il y a le hublot physique, sorte d’œil unique, à la fois rond, ouvert et apparemment fixe. Le mur opaque lui sert de cornée.

La cage de scène du lieu-galerie conçue comme un fond d’œil devient une espèce de théâtre naturel où le perçu flâne entre reflets et focales, se perd en conjectures quand effleure la surface lenticulaire transparente d’une pupille et d’un cristallin fantasmatiques. Le hublot sied à l’œil et l’âme d’un spectateur fictif. L’œuvre installée s’intitule « Hublot à l’œil ».  

« …Le geste d'intention créative guide mes recherches. J’aime la plasticité de son mouvement  hésitant, erratique ou décidé qui l’anime. Mes thèmes de travail traversent à ce rythme les titres des œuvres. 

…L’idée d’un travail par nature « in process » guide mes recherches. Que ce soit l’ordre de la plasticité ou de celui l’esthétique, il faut de l’instauration.

L’œuvre sera une apparence « passante, à la fois « in process» et « in progress». Ouverte**, selon un propos d’Umberto Eco . » 

« Hublot à l’œil ».  se veut l’esquisse d’apparences réelles.

 Entretien avec Albert Zuello, « Alain Bouaziz risque de peindre » 2021*

* Albert Zuello est écrivain.  ** Umberto Eco, L’œuvre ouverte.


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Son HUBLOT de 21h15


28.10.22

Olivier HUBERT du 04 au 18 novembre 2022

Réalité provisoire

 

Les grands réservoirs d’eau de la ville de Paris me sont apparus un jour de l’enfance comme deux formes assez parfaites mais terrifiantes, des mastabas gigantesques.

J’imaginais les gravir et voir à leur sommet l’étendue des masses d’eau retenues juste affleurer le niveau supérieur de l’édifice.

Maintes et maintes fois je les ai dessinés sur les grandes feuilles que mon père disposait au sol.

 

La route incertaine, les étendues, les failles rectilignes ; des preuves subites de nature vivace jalonnent ma progression désormais. 

 

Certaines choses vues et leurs surgissements à mes yeux sont donc au centre de mon travail ; sa justification même. Peu m’importe la cause de leur présence ou de leur agencement si elles promettent, dessinées, de me livrer une combinaison.

Je suis donc face à ces choses : brillances, fuyantes, parfois ce sont des paysages et je m’en empare.

 

S’entame alors un dialogue et des choix entre le souvenir précis de ma rétine, les dessins antérieurs, d’autres visions encore et la matière elle-même, graphite, encre ou peinture, qui est puissante.

 

J’accepte, je refuse, modifie ou laisse faire ; ça part dans tous les sens ou suit la ligne ; c’est transparent ou couvrant ; et puis assez brusquement tout cesse, le tableau est fini : je ne veux pas de la prochaine touche

                                                                                   

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Son HUBLOT de 21h47
  Seconde semaine (hors vernissage)

16.10.22

Malie LETRANGE du 11 octobre au 04 novembre 2022

Depuis plus de 50 ans elle sillonne notre Monde, armée de son seul appareil photo, épaulée par son sourire. Ainsi elle nous montre les visages, les habitants, les lieux et ses rencontres d’hier et d’aujourd’hui, nous faisant ainsi découvrir la richesse des cultures du Monde et sa beauté.


La photographie est mon langage, ma respiration, ma vie jour et nuit, un cache-cache permanent avec la lumière.

Je vois en photos...

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                        Le HUBLOT de 21h23

1.10.22

Muriel MASSIN du 07 au 21 octobre 2022

Mon domaine est celui de la peinture et de l'abstraction lyrique "action painting".

Si j'ai choisi cette direction, c'est parce que j'ai toujours été éprise de liberté par rapport aux contraintes que j'ai rencontrées dans ma vie et j'ai tenté de faire de la peinture une création "vivante" en dehors de toute élaboration conceptuelle.

Entre le jeu et l'action, je peins des couleurs et des formes, laissant beaucoup de place à l'imprévu et la spontanéité qui me donnent accès à des découvertes inattendues.

La couleur est pour moi très importante pour traduire et transmettre impressions et sentiments que j'éprouve lors de la création d'une oeuvre.

Ajout et retrait de couches de peinture, grattages font partie du processus. Je peins à l'acrylique principalement et ajoute éventuellement des collages ou de la matière.

Si je suis sensible à une certaine  beauté, celle-ci ressemblerait plutôt aux rythmes dansants d'une déesse sauvage, loin de tous les académismes.

Puisse le coeur du spectateur battre un peu plus vite quand il regarde une de mes oeuvres, comme le mien quand une peinture m'émeut ou m'inspire. 


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                       Son HUBLOT de 22h03
                   Son HUBLOT du 14.10.2022 21h03






17.9.22

David QUESEMAND du 23 septembre au 07 octobre 2022



J’habite Ivry, je suis directeur de la photographie et j'ai un peu la bougeote. Quand le confinement s’est mis en place, en mars 2020, j’ai mis à profit mon heure de promenade quotidienne pour rendre visite à des amis et des voisins que je saluais depuis la rue, à bonne «distance sociale». Je me suis spontanément mis à les prendre en photo, moi sur le trottoir, eux chez eux. Et petit à petit, j’ai élargi le principe à des gens que je connaissais un peu moins ou pas du tout. En chemin, si je croisais d’autres personnes à leur fenêtre, à leur balcon, je leur demandais si elles accepteraient d’être prises en photo, et que je partage ces images sur les réseaux sociaux. 
De fil en aiguille, j’ai accumulé un peu plus que les 333 images présentées ici sur une boucle de 22 minutes. J’aime l’idée qu’elles rendent compte de notre ville dans sa diversité sociale, ethnique et architecturale et qu’elles resteront un témoignage de cette période qui m’a plu comme souvent ce qui est nouveau et étrange …

Le site de david QUESEMAND ici
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                        Son HUBLOT de 22h01




3.9.22

Simon PASIEKA du 09 au 23 septembre 2022

Simon Pasieka est un peintre allemand né en 1967. Il a choisi de vivre en France depuis 1998. Il peint des figures humaines sans âge dans un cadre naturel peuplé d’architectures mystérieuses. Rives de lac, herbes folles, corps nus androgynes, structures de métal rouillé, humidité de l’air, irisation, jeux de reflet et de transparence composent le vocabulaire visuel du peintre en pleine maturité. Baignés dans une lumière de petit matin, les personnages se reposent, jouent, peignent, sculptent, avec sérénité. Pasieka travaille d’imagination et pourtant se contraint à un réalisme strict. Ses tableaux d’utopie charrient d’autant plus leur poésie grave et délicate que ce sont des mondes possibles. 

Thomas Levy-Lasne 


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                       Son Hublot de 21h55

2.7.22

Gorgo PATAGAÏE du 08 juillet au 09 septembre 2022

Exposition GORGO DANS LE HUBLOT

Premier épisode (juillet) : LE MYSTÈRE DU POLYÈDRE ÉTOILÉ

Deuxième épisode (août) : L’OREILLE COUPÉE

Après une exploration de l’univers pataphysique des polyèdres voici une tentative de restitution de couverture imaginaire d’album BD fictif et donc parfaitement introuvable. Cette illustration s’inscrit dans une série ludique et très distanciée où certains croiront reconnaître l’œuvre d’Hergé comme d’autres pouvaient discerner dans le visage de Bécassine le prototype de Tintin. Nous sommes donc ici dans le pur registre du détournement du pastiche et du clin d’œil, entre référence et révérence.

Ce travail propose autant une réflexion sur la question épineuse du plagiat qu’un hommage à une œuvre très inspirante en même temps qu’elle fut très inspirée. La question de la création ex nihilo est redoutable et l’on s’aperçoit bien souvent que tout se nourrit de tout et réciproquement.

Il va de soi que toute ressemblance avec des lieux, des personnages réels ou fictifs ou bien encore une œuvre dont la notoriété est universellement établie - et juridiquement fort protégée - ne saurait être que fortuite puisque tout y est changé, transformé, métamorphosé, transfiguré, modifié, transmuté ...

Gorgo,

fabricant d’images artisanales à base de pixels naturels & pataphysicien


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                        Tome 1 juillet 2022:                                           Le mystère du Polyèdre étoilé
                         Tome 2 août 2022:                                                   L'oreille cassée




17.6.22

Françoise ROY du 24 juin au 08 juillet 2022

Je ne sais pourquoi 

[…] 

Mouette à l'essor mélancolique,

Elle suit la vague, ma pensée,

À tous les vents du ciel balancée,

Et biaisant quand la marée oblique

Mouette à l'essor mélancolique.

[…] 

 

 Paul Verlaine

Le poème "Je ne sais pourquoi" fait partie du recueil "Sagesse" publié en 1881.



Le site de Françoise ROY ici
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Son Hublot de 21h20





3.6.22

Eric CITERNE du 10 au 24 juin 2022

 Si la thématique des vestiges inspire parfois une certaine mélancolie, elle confère aussi une valeur mémorielle ainsi que politique aux ruines. Les humanistes de la Renaissance, en particulier, faisaient déjà de la ruine un avertissement de lHistoire. Ce qui est une leçon adressée au présent, par limpression de déclin quelle suscite, le signe de la vertigineuse décadence dun passé glorieux et révolu, l'incarnation du triomphe du temps sur lœuvre des hommes. 

 

C’est le fondement de mon travail actuel, questionner la trace que nous laissons, et par conséquent celles que nous léguerons aux générations futures.



Le site de Eric CITERNE ici
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Son HUBLOT de 22H35