« C’est la matière qui s’exprime là, au moins autant que la couleur. Et ce que le peintre donne à voir, c’est le point d’équilibre, d’une force et d’une fragilité extrêmes, que leur rencontre permet chaque fois d’atteindre, et qui semble tenir à parts égales du tourment et de son exorcisme, de la conjuration de l’un par l’autre ou d’un pacte noué entre eux…
S’il y a des tempêtes miniatures dans chacun des travaux de Denis Martin, on y perçoit aussi bien le calme qui les suit. Des arêtes de lumière rédiment la noirceur qui les entoure et les assiége. On peut y voir, selon le cas, des herbes folles ou des bourrasques, des formes ramassées sur elles-mêmes ou flottantes entre deux eaux, des éclaboussures ou des étamines, des embarcations immobiles et des corps qui chutent…»
Gilles ORTLIEB extraits