« Les photographies de Marie-Pierre Dieterlé
s’inscrivent dans les problématiques des plus démunis, les minorités ethniques,
les femmes SDF, effacées des rues, qui se cachent du regard des gens bien comme
il faut, et à qui on n’a plus laissé aucune place dans nos architectures
urbaines. Son travail est traversé par le multiculturalisme et le hors cadre.
Le réel nous saute au visage de plein fouet, avec
l’universalité du regard, la misère mise à nue, la fragilité exacerbée. Des
visages démasqués dans les brouillards et les clairs-obscurs de la ville, où se
croisent l’ombre et la lumière comme dans la peinture de George de la Tour ou
de Chardin. Des êtres qui ont gardé en eux-mêmes une part de cette sauvagerie
que la société policée, sans aspérité, veut nous ôter. Des expressions volées à
la nuit, arrachées aux profondeurs. Des visages sans fard, sans masques, où la
vie et la mort apparaissent brutes et sans détours.
Le talent de Marie-Pierre est de nous restituer
l’âme humaine à travers un cliché où toute une histoire nous est livrée et nous
renvoie à nous-même. Et sa subtile maîtrise du noir et blanc nous donne à voir
toutes ces âmes pleines de contrastes et d’ambivalence.
Pour écrire, il faut savoir poser sa peau sur la
table. Marie-Pierre Dieterlé pose sur la table les âmes errantes des personnes
qu’elle photographie.»
Isabelle Buisson, écrivain, en échos au livre "C’est quand demain
?"
Nadine, hôtel social, 2005 |
À l’arrière des taxis, 2013 |
Louÿs, série
enfances, 2013 |
Marie-Pierre
Dieterlé est photographe documentaire et portraitiste.
Son
travail est régulièrement exposé.
Elle a
publié en 2011 une monographie "C'est quand demain ?" sur les femmes
sans-domicile aux éditions Trans photographic Press et a participé au livre "Périphérique, terre
promise"
du
collectif Babel Photo aux Éditions
H'artpon.
La
photographie que vous allez découvrir au Hublot a reçu le 1er prix Agfa en
1998.
le site de Marie-Pierre Dieterlé ici