En usant de ces motifs (vestiges, fragments, ruines,
monuments…) Antonio nous propose une réflexion qui va au delà d’un discours
unique sur ce qui nous est donné à voir.
Dans son travail régne une sensation de calme et de silence.
Les photographies baignent dans une lumière particulière sans qu’aucune
silhouette humaine ne vienne en perturber la perception. Dans chacune des
scènes qui constituent son œuvre, les images mettent le spectateur dans une
sorte d’étrangeté contemplative. Le vrai sujet se camoufle à la limite du
visible.
Il apparaît comme ce détail perdu qui une fois découvert
fait bifurquer le sens de l’œuvre. Il inflige au regard du spectateur une
perception en zigzag depuis la surface vers la profondeur avant de découvrir
que l’une et l’autre sont interchangeables. Ces détails nous permettent plus
largement d’aller au-delà de l’apparence, percer le substrat visuel et explorer
les profondeurs.
Les œuvres d’Antonio Zuluaga nous laissent une libre
interprétation, elles incitent le spectateur à son appropriation et l’invite à
cultiver son imagination, en lui proposant de se confronter à sa perception,
comme s’il faisait une relecture du réel et de sa représentation… »
Emmanuelle Cannavo (extrait)