21.5.22

Daniela QUILICI du 27 mai au 10 juin 2022

Mouvement précis entre eaux colorées, gestes du pinceau mouillé, sur papier coton, taches prolongées aux formes ouvertes, qui dans le vide donnent des limites au blanc. Des volumes semblables à la vie, différents de l’univoque.

L'attention dans le geste, avance au maximum dans la subtilité. Il vous indique quand vous arrêter. Ou lorsque vous faites défiler sur un autre fond blanc, recommencez.

Son dessin se déroule dans des contours pigmentés dilués, des superpositions chaudes ou froides, des traits sûrs qui étirent la couleur. Attrapez le fond de la scène. Imprévisible mais sûr, comme l'air, son dessin apparaît derrière la tache. Il réapparaît dans le milieu tridimensionnel, saisissable, mijoté et puissant.

Ses formes mutent, suggèrent à l'œil, esquissent de nouvelles idées jusqu'à ce qu'elles soient finalement modélisées en 3D par sa main franche formée à l'atelier, qui pétrit l'argile blanche jusqu'à la transformer en tentacules et sensations.

Chaque sinuosité conduit à un autre point, les pores ou les rugosités continuent de renvoyer à la vie, des formes mobiles en haute mer, dans le cosmos ou dans un microscope. Ils envahissent comme l'air, ils pénètrent l'imaginaire ou débordent dans les fluides, ils se renferment dans les soupirs délicats, ou érotiques.

Comme des cendres, leurs textures apparaissent en bouffées de fumée; modèle des corps qui étaient des formes imaginaires, des êtres éphémères qui paraissent statiques et fragiles, susceptibles d'accidents, vulnérables comme un souffle, mémorables dans des manières qui renvoient au vivant.

                                                                                                                            Monica Santander


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Daniela QUILICI expose :




6.5.22

Valéa DJINN du 13 au 27 mai 2022

Valéa Djinn ou la poésie en traces

« Abstraction figurative » est l’expression qui frappe immédiatement les yeux et le cœur lorsqu’on se trouve face à une œuvre de Valéa Djinn, que ce soit un dessin, une peinture ou un micro-jardin. La poésie vient juste après, à égalité avec la douceur. Comme l’art du langage, l’univers de Djinn exprime ou suggère, c’est selon, image et harmonie simultanément. On regarde et on voit, ou on imagine. Liberté nous est offerte de reconnaître ou de vagabonder au gré d’une sensation, d’une référence personnelle, d’une ouverture.

Toutes les couleurs nous sont proposées, en bloc ou en camaïeux. Les noirs sont omniprésents, mais sans agressivité. Les blancs sont le fil conducteur des voyages multiples suggérés par cette artiste dont la spontanéité apparente n’est que le fruit d’une observation affinée de la nature, d’une réflexion permanente et bien évidemment d’un travail quotidien. Ses rouges sont tranquilles, limpides, apaisants. Ses verts semblent inquiétants uniquement de par leur rareté, et les bleus disputent aux gris volupté, mais aussi puissance.   

L’ocre et le noir sont la base de ses dessins, toujours simples, jamais démonstratifs. Là encore, on peut (se) reconnaître ou errer au gré du trait. La rondeur caractérise ce monde de grand calme et d’errance apaisée. On peinera à débusquer une forme anguleuse, autre constante dans ce biotope serein et consolant.

Valéa affectionne tout particulièrement les mousses, les brindilles et les écorces qui lui fournissent une matière brute sans violence, sophistiquée sans affectation. Qu’ils soient sous verre ou à l’air libre, ces mondes merveilleux en miniature transforment un coin de table en terreau de bonheur et illuminent l’ombre du plus exotique cabinet de curiosités.

On entre dans l’œuvre de Valea Djinn par hasard, on en sort attendri et transformé, ou on y demeure, conquis et heureux…           

Olivier Bornand

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