26.5.11

Carmen CHARPIN, 27 mai 2011

Faire tapisserie, 2008
(Contribution à l'exposition "Assises")











« En m’appuyant sur la technique de tissage traditionnel sur métier de haute lisse (*), j’ai choisi un moyen d’expression où le temps ne se mesure pas. Un à un les fils de trame vont passer et repasser à travers les fils de chaîne pour former une surface, le tissu, où apparaît en même temps une image.
Le caractère particulier de cette image va être déterminé par le processus même de sa fabrication. Ainsi le tissu prend des formes, des figures différentes selon les cas et les matériaux employés. Interruptions laissant apparaître les séparations entre les fils de chaîne, gaufrages dus au relâchement des fils de trame, sautages masquant ou laissant voir les fils de chaîne, etc.
Des lignes, des formes, des reliefs apparaissent, à travers lesquels on peut entrevoir des signes, empreintes laissées dans la mémoire par des lieux, des espaces, des paysages. »
(*) Deux grandes techniques existent dans la fabrication des tapisseries : la Haute-lisse et la Basse-lisse. Pour simplifier, le métier de haute-lisse est vertical tandis que celui de basse-lisse est horizontal. (Note du Hublot)
Quatre "Carnets du pré"











Retrouvez la série présentée :
" Carnets du pré "
16 x (16 x 13 cm env.)
fil de coton mouliné et fil de laine Médicis

Yvon LE MIGNAN compresse "Le jour où...»





En rebond aux lunes de Killoffer et de Anne Buxerolle présentées les 13 et 20 mai derniers : 

« Un remix du film  "La Morte viene dallo spazio", production franco-italienne de 1958 réalisée par Paolo Heusch dont la version doublée en anglais est sortie aux USA en 1961 sous le titre de "The day the sky explosed" (Version libre de droits - Licence Creative Commons).

morte_viene_dallo_spazio_Ivo_Garrani_Paolo_Heusch-001.jpgRemix, donc, remixage, ou encore compression sonore, pour paraphraser qui on sait : passer d'une durée initiale de 82' à 12' 30''. Pas une seconde de plus. En tenant compte des répétitions naturelles (sic !) présentes dans le film : "Attention, attention !", "Allo, allo !" , etc., en jouant avec, en les amplifiant parfois... Soit une invitation à découvrir par les oreilles ce nanar de science-fiction de la fin des années 50 en un temps record (et sans pour autant perdre le fil).



À vos casques, hublotiens, hublotiennes, hublotites et autres hublototes, le danger CE JOUR vient du ciel ! »

18.5.11

Anne BUXEROLLE, 20 mai 2011

 



"Du réel on en retient l’image.
Au-delà de l’image il y a l’imaginaire.
Un trait, une ombre, un aplat sur une feuille vierge
sont comme un pas posé sur une lune muette.
Peindre c’est partir à l’aventure, attraper les flux,
creuser la couleur pour chercher son secret.
Peindre c’est explorer."
A. B.


D'autres travaux d'Anne Buxerolle
(dont l'atelier est à La Fabrique ) sur son site
et retour sur l'accrochage dans Hublots du soir.

14.5.11

KILLOFFER, 13 mai 2011

Sarkozy s'en va-t-en guerre






« On connaît Killoffer pour ses publications en bandes dessinées, pour ses illustrations dans Libération et autres magazines puis, depuis quelques années, pour ses dessins exposés dans la galerie d’Anne Barrault.


De toutes ces collaborations et pensées diverses, on peut constater que, cet artiste peut et sait développer plusieurs styles, plusieurs manières, très différentes tout en restant "du Killoffer" et sans ressembler à autre chose.

On peut lui trouver des affinités électives avec d’autres artistes présents ou passés, mais Killoffer a su imposer sa marque de fabrique sans en faire un logotype. Il ne répète pas inlassablement le même truc, fait assez remarquable de nos jours.


Killoffer sait et aime mettre en danger ses acquis, meilleure manière d’évoluer et accessoirement, de ne pas s’emmerder une vie entière à gérer en bon père de famille un petit capital caché sous le matelas.

Il ne se repose pas sur ses lauriers, comme on dit. Killoffer, c’est un peu comme cette fameuse ritournelle : il est passé par ici, il ne repassera pas par là. »
Philippe Ducat
extrait d'un texte écrit à l'occasion
d'une exposition à la Galerie Anne Barrault


Retour sur l'accrochage dans Hublots du soir.

4.5.11

Agnès SÉBYLEAU, 6 mai 2011

(Autoportrait pour le Hublot)

« Parce qu’elles sont d’origine intime et d’aspect organique, j’appelle mes créations des "Organes". Ce sont des organes psychiques qui ne se réfèrent pas à l’anatomique mais au fantasmagorique.
Ils s'élaborent en sourdine quelque part entre l'intentionnel et l'inconscient, au terme d'une genèse spontanée, sans l'aide d'aucun croquis.

Imprégnés par mon ressenti au moment de leur lente élaboration et par le martèlement mental des chiffres et comptes des mailles, les "Organes" deviennent aussi l’enregistrement d’un état autobiographique et la matérialisation d’un mantra. Ils sont chargés.

Nids de guêpes et pièges à ombre, ils se compliquent en ramifications qui sont autant de digressions dans mon discours qui me contraignent à m’éloigner du cœur avant d’y revenir tourner pour le nourrir.
Un système qui accoucherait de lui-même.

J’observe l’évolution de mes formes, et y note les vestiges d’une anatomie animale : évocation d’échine, colonne et côtes, embranchements de réseaux veineux, semblants de membres, de bouche, etc.
Je laisse venir vers ma surface, et je dis ce que je vois.

Entre rigidité et souplesse, la ficelle m’impose des choses qui alimentent mon travail. Des choses contrariantes, des choses inspirantes. La ficelle a la souplesse et la rigidité idéales pour faire naître un volume dans l’irrésolu, me permettant de jouer sur un fil entre l’équilibre des volumes et leur écrasement. J’en accueille les variations de calibre, les grimaces dues au souvenir de l’enroulement de ses fils.

Le tissu obtenu a quelque chose de minéral.
Or c’est une peau tendue entre inerte et alerte.

La technique du crochet ne m'intéresse pas en tant que telle et mon point est basique. »

Retour sur l'accrochage dans Hublots du soir
et d'autres "Organes" d'Agnès Sébyleau dans son book.