13.7.11

François CHEANNE, 15 juillet > 26 août 2011

Dernier accrochage de la saison !
(à retrouver dans Hublots du soir)

Prochain apéro-rencontre : vendredi 26 août 2011.

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« Tous les produits sont là, il est temps de vous y mettre !

Choisissez les bonnes bobines, qu’elles aient bonne mine !
Secouez la boîte pour vérifier qu’elles y sont bien !
Allez, déplacez-vous un peu, bougez et déclenchez cent fois s’il le faut, ne soyez pas radin !
Peu importe votre sentiment, il est temps de développer.
La température est surveillée, le moment de vérité sera bientôt révélé.
Vous devez arrêter puis reprendre pour fixer ;
Avez-vous bien secoué pour éviter les bulles ?
Suivez bien la recette : Même s’il fait beau, vous êtes dans le noir ou presque.
Il vous reste tant de choses à faire.
Soudain vous allumez la lumière, mais êtes-vous bien net ?
Allons, tout va pour le mieux, changez de bain, la sauce prend, soyez patient !
C’était ce matin, ils se sont pris la main, leur image est rectangulaire mais à l’envers sur fond d’affiche déchirée.
Puis un chien vous a regardé.










Allons, continuez ! La recette n’est pas terminée : lavez les plats, rincez, séchez, vous jugerez quand tout sera là, devant vous exposé !

Seulement alors sera le moment de partager. »

François Cheanne

6.7.11

NERVAL  « Les Chimères »  ADAM, 8 juillet 2011


Retrouvez quelques planches des Chimères dans Hublots du soir.

« Et l'Adam de lait aux fuseaux noirs concentrés »
ou

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Les Chimères de Gérard de Nerval
Burins de Henri-Georges Adam
Les Bibliophiles de Provence, éd., 1971

« […] la dernière folie qui me restera probablement, ce sera de me croire poète :
c'est à la critique de m'en guérir. »
Gérard de Nerval à Alexandre Dumas (frontispice des Chimères )
 
Grand In-4° (28 x 38 cm), en feuilles, 2 couvertures en vergé remplié couleur sable : la première avec une composition de l'artiste imprimée en beige sur le front supérieur, la seconde avec le titre imprimé en noir sur le front supérieur. Emboîtage de l'éditeur en carton recouvert de papier gris-beige imprimé simili toile. Dans la première chemise : texte de Gérard de Nerval, gravé et illustré par Henri-Georges Adam, de 1947 à 1950, de 28 gravures au burin originales (dont deux double-page). Texte repris en typographie dans une seconde chemise.





Cette édition des « Chimères » de Gérard de Nerval a été entièrement gravée, texte et illustration, par Henri-Georges Adam dans les années 1947 à 1950. L'artiste s'étant, entre-temps, consacré à la sculpture, cette œuvre ne fut pas publiée de son vivant. La réalisation commencée en octobre 1969 a été terminée en janvier 1971. Le tirage des gravures a été effectué par M. Marc Charpin sur la propre presse de l'artiste. L'édition comprend au total 175 exemplaires numérotés + XXV exemplaires d'illustrateur numérotés en chiffres romains réservés à Mme Yvette H.-G. Adam, tous imprimés sur Grand Vélin de Rives B.F.K.

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Repères, indices et autres « entailles » sur Henri-Georges Adam (1904–1967)

Henri-Georges Adam naît à Paris en 1904. En 1918, après avoir fréquenté l'école d'horlogerie, il commence à travailler dans l'atelier de son père, bijoutier-orfèvre dans le quartier du Marais, où il apprend à ciseler et plus tard à graver. Il suit en 1925 des cours du soir à l'école de dessin Germain-Pilon de Montparnasse, et après un passage aux Beaux-arts devient en 1926 professeur de dessin de la Ville de Paris . A partir de 1928, il réalise des dessins satiriques et des caricatures politiques.

« Attachez vos peintures, des collages immédiats »


by Byl

1.7.11

Sophie GAUCHER, 1er juillet 2011


Retour sur cette installation dans Hublots du soir. 
I - Vasque monde

« Tout cela tenait dans une vasque, rosée aux lignes incertaines, une chair rose boursouflée, à la fois haussée, débordante, maintenue et prisonnière d'une géométrie froide. Une chair de ce rose pourceau que je connais bien, et qui fait courir sur mes lèvres un sourire de jouissance quand sous mes yeux et en mon pouvoir, touché par ma froide baguette et mes philtres, un homme lentement se change en porc. Et cette vasque elle-même se changeait : de l’assiette épaisse prise dans le fer se dégageaient des jambes qui s’agitaient impuissantes dans les airs. Homme ? Femme ? Le ventre enflé qui surmontaient les jambes pouvait évoquer une fécondité féminine, une autre gestation en cours. Mais un homme gras peut présenter le même aspect. Et la vasque devenait-elle homme, femme ? Ou bien l’homme, ou la femme, se faisaient-ils vaisselle ? La métamorphose qui est un si beau spectacle et si fascinant car elle se déroule dans le temps, lorsqu’on la représente, pose à son tour la question du temps, et montre combien celui-ci n’est visible que dans l’espace sublunaire du changement des choses. Ces jambes vont-elles glisser jusqu’au sol et tirer après elles un corps ? Ou bien vont-elles s’absorber dans cette vaste assiette charnelle ? Et d’où viennent-elles ?

Des silhouettes de femmes sont posées sur ses bords et dans son creux. Nymphes, faunesses, sorcières, fées ? Des sœurs, en tout cas, oisives et méditatives, des Pythies peut-être qui regardent comme moi dans les profondeurs de la faille en céramique. Elles semblent posées là sur les flancs de ce cratère volcanique et attendre, dans une sorte de conversation démoniaque. Elles parlent, malveillantes comme les Causeuses de Camille Claudel, vont-elles bientôt danser comme celles de La Vague à la lumière de la "lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée, que les Sorcières thessaliennes contraignent durement à danser sur l'herbe terrifiée" ? (Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose - Le Spleen de Paris,  "Le Désir de peindre")