27.3.12

Robert CHRISTIEN, 30 mars 2012


Œil droit : -1.00 (-1.50) 100°
2011, huile sur toile, ø 30 cm

Comme, circa 2006, huile sur toile, 33 x 41cm

 Le bordelat, sans date, huile sur toile,  ø 30 cm

Sans titre ni date, huile sur toile, 114 x 146 cm

"Un corps opaque ne peut jamais être éclairé qu'en partie par un corps lumineux, et l'espace privé de lumière, qui est situé du côté de la partie non éclairée, est ce qu'on appelle ombre. Ainsi l'ombre proprement dite représente un solide, dont la forme dépend à la fois de celle du corps lumineux, de celle du corps opaque, et de la position de celui-ci à l'égard du corps lumineux.
L'ombre, considérée sur un plan située derrière le corps opaque qui la produit, n'est autre chose que la section de ce plan dans le solide qui représente l'ombre." (*)

- Interrompant sa lecture, il aspira une bouffée de sa cigarette, ouvrit grand la mâchoire sans que ses lèvres ne se touchent, la bouche en forme de O, puis il enchaîna rapidement une série de ronds de fumée...

(*) René-Just Haüy (1743-1822), Traité élémentaire de physique, dans Adelbert de Chamisso, L'étrange histoire de Peter Schlemihl, 1813.


Pour son Hublot, 

20.3.12

Christophe ROBE, 23 mars 2012


[ Quatre tondi ]

Sans titre, 2010, Ø 100 cm
Sans titre, 2010, Ø 100 cm

Sans titre, 2010-2011, Ø 180 cm

Sans titre, 2010, Ø 100 cm

[Christophe Robe] a ressenti dans son travail l’évidence moins d’un manque que d’un appel. Et cet appel a pris pour lui la forme d’un questionnement profond sur ce qu’est la peinture elle-même et ses possibilités propres d’expression à l’époque de la domination des images techniques et mobiles.

D’un côté, la nature, qui était signe pictural porteur d’une force de prolifération intense, s’est imposée comme puissance vivante d’expansion. Elle a recommencé à creuser la surface et a donc fait à nouveau exister la profondeur. D’un autre côté, les objets, diffractés entre les jeux de miroirs des pans d’une réalité le plus souvent reconnaissable mais mutante, ont soit disparu de la toile, soit réapparu, affirmant leur présence avec force. […]

La puissance novatrice de cette nouvelle donne se traduit aussi pour Christophe Robe par une explosion de formats. Plusieurs types de petites toiles et de toiles moyennes côtoient dans l’atelier des formats ovales et des formats ronds souvent très grands.

Cette forme ronde permet quant à elle d’articuler la question du regard. En effet, univers de surfaces brisées, un tableau prend le regard au piège de la reconnaissance. L’attention se focalise sur ce qui est connu, l’objet, et tend à atténuer la puissance dérangeante des brisures comme le jeu des signes.

Dans ces grandes toiles rondes, renvoyé à la multiplicité des strates qui le composent, le regard se trouve, mis en scène à la fois comme élément pictural et comme principe même de l’agencement des formes et des couleurs. Le regard se donne à voir comme élément, comme principe et comme force. C’est pourquoi au lieu de glisser sur la surface, il semble désormais vouloir la creuser, et ainsi redonner à la profondeur une place essentielle dans le jeu spatial du tableau.

Faire advenir la profondeur comme une dimension picturale nouvelle, c’est à la fois renvoyer les signes à leur statut d’artifice, rendre à la nature sa dimension originaire de paysage et rendre sensible le fait que tout regard est enveloppé par quelque chose qui le dépasse et l’enveloppe, l’immensité cosmique. […]

Ainsi, lorsque le cosmos, la nature et les choses reviennent hanter des tableaux la peinture retrouve la puissance de son langage intime. Si elle n’a cessé d’être ce champ de l’activité humaine où une certaine pensée se donne à voir, elle redevient celui où la saisie incontestable de l’infini cherche à se communiquer à travers les limites de la matière, et c’est ce à quoi Christophe Robe travaille aujourd’hui.
Jean-Louis Poitevin
extrait de « La peinture, les choses et l’infini », 2009


Retrouvez le travail de Christophe ROBE dans Hublots du soir
et dans cet album :

6.3.12

Michel GOUERY, 9 mars 2012

I ->













Une chose est sûre, les œuvres de Michel Gouéry dérangent, amusent, ou énervent. La collision des genres, de la petite et de la grande Histoire, la rencontre du raffinement et de la farce sont des particularités communes à ses créations. À la délicatesse et à la technicité qu’elles manifestent s’oppose toujours l’apparition subite de « lapsus », véritables glissements d’un artiste emporté par sa virtuosité et ses associations d’idées. Multipliant les influences dans ce kaléidoscope d’images, Michel Gouéry joue avec le spectateur. À la lisière entre le kitsch et le beau, le regardeur ne parvient pas à décider s’il s’agit de bon ou de mauvais goût. Michel Gouéry confronte ce qui est rassurant (c’est « bien fait », avec de jolies couleurs…) et ce qui l’est moins.










Avec ses céramiques, une étonnante virtuosité se met au service du goût le plus douteux, les matériaux les plus délicats servent le projet d’une œuvre sculpturale grinçante dont les éléments, parfois sublimes, parfois abjects, perdent généralement le spectateur, l’emmenant sur un terrain totalement miné où le jugement critique se heurte à la bienséance violentée, au « bien fait artisanal » perverti par le choix de sujets plutôt honteux, à l’ironie et aux sarcasmes d’un artiste que je qualifierais bien volontiers de Diogène de l’art (Diogène dans son tonneau qui, face à Alexandre le Grand venu lui rendre visite s’exclame « Pousse-toi de mon soleil », Diogène le philosophe cynique vivant comme un chien et s’adonnant aux pratiques onanistes les plus crues sur la place publique). Ainsi, [Michel Gouéry] se joue des questions de bon et de mauvais goût, mixant la plus grande délicatesse d’exécution aux sujets les plus scabreux, dans un vertigineux salto où le gymnaste, habile mais incommodé, renvoie le repas avalé plus tôt, et le reste… […] Il en va de cette œuvre comme des blagues les plus paillardes racontées dans les dîners mondains bien arrosés, où les intonations du « grand monde » donnent à la vulgarité ses lettres de noblesse…
Texte extrait du journal de l’exposition
« Célébration – Collection du FRAC Auvergne »,
30 janv. - 30 avr. 2010, FRAC Auvergne.

1.3.12

Caroline FOREST, 2 mars 2012

Presque carré 04, 2012, 66 x 56 cm
Bernard POINT
Février 2012



GP2011-05C, 2011, 150 x 140 cm
GP2011-07C, 2011, 150 x 140 cm

Retrouvez l'accrochage dans Hublots du soir et
d'autres peintures de Caroline FOREST sur son site et dans ces deux albums :