30.4.14

Fabienne Oudart, 2 mai 2014


Fils conducteurs

Une peau de laine multicolore remplit l'espace de la galerie — le Kiosque Lénine d'Ivry a fait sa mue. Les rugosités triangulaires de sa carapace perdurent en version tricotée, bariolée, trouée. Souvenir fantaisiste d'une ville triangulaire et de ses architectes phares Renée Gailhoustet (1) et Jean Renaudie, Arachné((e)(s)) 2014 est le fruit d'un travail collaboratif initié par Fabienne Oudart. Le dispositif de création est fondamental au sens de l'œuvre, dont le titre fait écho à un autre défi textile. Un appel est lancé de bouche en oreille, des rendez-vous tricot annoncés : café de la Mairie, terrasse café Pierre Curie, centre socio-culturel PMC. Lors de ces rassemblements bavards à composition variable, une cinquantaine de personnes se raconte à travers leurs choix de couleurs, épaisseurs, mailles et motifs. La laine s'adapte à tous les désirs. Bribes d'expression personnelle, fragments narratifs : la personnalité de chacun passe dans la pièce. Le travail d'Oudart s'articule souvent dans une imbrication de textes, couleurs et géométries. Ici les textes s'écrivent à travers les gestes des mains très variés, qui reflètent d'un côté l'individu et de l'autre une diversité surprenante de techniques de tricot des enroulements — polonais à la fluidité algérienne. Le rapiècement, travail collectif également, se fait sur des os en coton qui donnent la forme du kiosque. Les morceaux mis sous tension créent de nouveaux éléments de vocabulaire et construisent de nouveaux entendements, attestations d'un temps partagé.

Kathryn Weir
Conservatrice en chef, Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane.

(1) Renée Gailhoustet (née en 1929) est l'architecte du Kiosque Lénine qui a donné lieu à ce projet commissionné par la ville d'Ivry sur Seine. Situé à l'angle des avenues Georges Gosnat et Casanova au pied de la tour Lénine, le kiosque, à vocation commerciale, inauguré en 1970, accueille dès 1974 l'auto-école Pégase. Il est depuis 2012, un lieu de création artistique, à l’image du KR (Kiosque Raspail), situé au pied de la tour Raspail, première construction majeure de Renée Gailhoustet dans le centre d'Ivry.





23.4.14

Karin TRULIN, 25 avril 2014

"Avec de l'encre, des craies, de l'acrylique ou de l'aquarelle, j'habille le
corps pour qu'il n'ait plus froid, je reconstruis la pensée pour qu'elle ne
s'échappe ... subtil paradoxe entre nudité des sentiments et du
paraître,fragilité des émotions et du temps qui passe... La prise de conscience
est brutale, presque animale tandis que la mémoire et les mots s'éparpillent...
Tentons alors de sauver, de canaliser ce qu'il reste du souvenir par la richesse
et la force des apparats..."

K. Trulin







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8.4.14

LU Linrong, du 11 au 25 avril 2014


L’art de LU Linrong emploie les moyens traditionnels de la peinture chinoise : papier de riz et encre. Mais sous la joliesse des courbes, l’équilibre confortable des formats ronds que cette artiste investit, c’est de la condition de ses compatriotes et des femmes en général dont elle nous entretient. Nous découvrons comme des fenêtres rondes ouvertes sur des jambes, des seins, des courbes sensuelles … Mais aussi de longs cous, de petites têtes rondes, des créatures hybrides. Il y a des fourrures, des poils que l’on devine soyeux … Des appels à de douces caresses … Mais, de cet univers sourd comme une légère inquiétude, l’emploi des couleurs noire et rouge y contribue sûrement mais pas seulement. Il y a chez LU Linrong une appétence pour cette douceur mais aussi un refus de la torpeur et de la violence sous jacente que cette quiétude dissimule. Comme un regard ouvert sur l’ambivalence des sentiments. 
                                                            Abel VYZENCO






le blog de LU Linrong ici

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2.4.14

Eric CITERNE, 4 avril 2014


Mon travail actuel est basé sur la réinterprétation d'oeuvres célèbres. 
On y découvre un panthéon de femmes sensuelles, de personnages ou de thèmes mythiques (Bible, Homère, Odalisques, Vanités, ... ) aux identités souvent biffées.
Une peinture transcrite dans une abstraction énergique et urbaine.
 Eric Citerne.



 David et Goliath : peinture aérosol et acrylique sur toile, 195 x 130 cm, 11/2012.
(Guido Reni, "David et Goliath")




Greece in the storm : peinture aérosol et acrylique sur toile, 195 x 130 cm, 11/2011.
(Eugène Delacroix, "La Grèce sur les ruines de Missolonghi)

Marat assassiné : peinture aérosol et acrylique sur toile, 150 x 150 cm, 05/2013.
(David, "La mort de Marat")




le site d'Eric Citerne ici
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