23.11.11

Delphine POUILLÉ, 26 novembre 2011

Garder ses distances, 2008, photographie, 74 x 106 cm
Pour huit, 2009, photographie, 66 x 96 cm

Pour dix (#2), 2006, photographie, 66 x 96 cm









"(...) Les objets de Delphine Pouillé ne deviennent eux-mêmes que dans leur mise en contexte. Ils n'acquièrent de sens que par les lieux où ils prolifèrent, les silhouettes qu'ils embrassent et absorbent, les espaces dont ils troublent les perspectives. C'est une colonisation coulante et écoeurante, qui se fond avec son support tout en désagrégeant son profil. Dessins et objets développent ainsi une métaphore de la domination sans stridences. Leurs courbes pleines, l´évocation de leurs effleurements et les éventuelles connotations infantiles de ces peluches improbables laissent flotter les sentiments et les mémoires de la douceur et du confort. Mais c’est pour aussitôt les identifier avec le langage du sadisme qui se cristallise dans le recours aux entraves, aux enchaînements et aux aveuglements. L’artiste construit par ces assimilations inattendues la narration d’une oppression qui insinuerait son emprise dans une invisibilité cotonneuse.

Comment ne pas y voir à chaque fois de grands morceaux de solitude ? (...)"

Jérôme Lefaure
Homesession, juin 2010
(Texte intégral ici )











D'autres travaux de Delphine Pouillé sur son site, dans une Visite d'atelier



et dans Hublots du soir.

16.11.11

Léo ALLÈGRE, 18 novembre 2011

ENSB-a (novembre 2011)

« Le geste au sens artistique du terme, au sens d’une pratique ou encore d’un emploi de la matière, implique un poids et des dimensions qui prennent vie. Le geste s’est soustrait de votre regard. La sculpture et son installation dans l’espace donnent à voir cette perspective. La main est déclencheuse de verbes, elle détermine des gestes souvent simples et uniques (provenant d’un répertoire de gestes, établie puis affirmé par l’artiste.) à travers le temps et les étapes de la conception d’une œuvre. La finalité d’une œuvre peut en ce sens ne montrer qu’une étape de fabrication. Le procédé s’appuie sur le temps mis en jeu dans un espace de proximité entre l’œuvre et le corps. » (2011)
 
Photographie de Vincent Leroux
« En utilisant le bois, je me trouve face à une entité naturellement complexe et forcement empreinte d’histoires. Ma rencontre avec ce matériau est très récente et je pense avoir compris par ma démarche que le bois conserve une forme d’éternité que je ne peux négliger. Les formes que je recherche sont concrètes et invitent à explorer, à rendre compte avec la nature. Il est aussi question d’une brutalité du geste à travers l’œuvre. Je choisi en ce sens, d’explorer le domaine de la sculpture à travers la nature. » (2010) 

Retrouvez l'accrochage dans "Hublots du soir"
et d'autres travaux de Léo Allègre sur son site.

11.11.11

Yuan Fang WANG, 11 novembre 2011







"On se promène dans un dessin comme on s'imprègne des lignes d'un paysage sans limites. Un paysage intérieur ou le temps s'est joué de nous, là ou les lignes puisent leurs sens dans un univers singulier et sans normes. Des figures animales se mêlent à des figures minérales, mentales mais aussi à des figures humaines. Des itinéraires de l'imagination se mettent en places, s'inscrivent, composent le support.

Des apparitions, des disparitions : n'en parlons plus... Regardons."



Retour sur l'accrochage dans Hublots du soir.

2.11.11

René CAUSSANEL et Lucian Freud, 4 novembre 2011

Double éclairage sur le travail de René Caussanel :

D'abord ses gouaches sur papier. Très grandes.
Mesurant 260 cm sur 400, elles ne peuvent pas rentrer dans Le Hublot. Le blog en accueille donc quelques unes.

Ensuite ses dessins d'après certains peintres. Très petits.
L'artiste et Stéphane André ont complaisamment prêté au Hublot un ensemble de dessins en couleurs d'après Lucian Freud(*).

Deux techniques, deux formats, deux styles... Un même artiste.

_________
(*)Certains d'entre eux ne correspondant pas au public familial de la place Voltaire, ils seront décrochés à l'issue de l'apéro-rencontre du vendredi. C'est pourquoi la totalité de cet ensemble fait l'objet d'un album consultable dans la Bibliothèque du Hublot :

 Quant à l'accrochage définitif, retrouvez le dans Hublots du soir.

    
René Caussanel installant dans l'atelier "Peinture n° 10 (bonne nuit)",
mai 2008, gouache sur papier, 260 x 400 cm
(photographie Nelly Blaya)
Quelques Vues d'alors et des extraits d'un abécédaire...
[C]
Corps
"Les corps sont le présent, c’est ce qui donne une substance au reste. Tous les autres motifs n’auraient eu ni de chair, ni d’impulsion, sans les corps. Ce sont eux qui impliquent le mouvement. Couleur Il est très rare que je trouve instantanément la couleur que je souhaite. Les idées que j’ai de la couleur sont souvent impossibles : un jaune très foncé, un rouge très vert, mais par les superpositions - un noir sur un jaune par exemple - il m’arrive de saisir ce que je cherche, il y a toujours une transparence qui donne une nuance qui n’est ni l’une ni l’autre. Lorsqu’on me dit que je peins des silhouettes bicolores, je m’étonne car j’ai l’impression de faire des choses multicolores et tout en relief! Dans chaque peinture, il y a au moins une douzaine de pigments utilisés. Les teintes qui ne figurent pas sur la toile, ne sont pas exclues pour autant. J’ai l’impression, qu’au contraire, elles y sont toutes contenues, toujours."

Peinture n° 34 (parfum), oct. 2008, gouache sur papier, 260 x 400 cm
[E]
Enfance
"Les premières esquisses que j’ai réalisées, à quatre ans et demi, sont des dessins d’observation d’après des petits animaux en plastique que je possédais. Par la suite, j’ai essentiellement, et pendant des années, dessiné des animaux. C’était mon sujet de prédilection. À 10-11 ans, mes parents m’ont offert un livre d’art sur l’histoire de la peinture des origines à nos jours. J’ai tout de suite été fasciné par les quelques reproductions d’art préhistorique qu’il contenait. J’y retrouvais un idéal de peinture, étrangement actuel et direct qui m’a beaucoup ému."
Épuisement
"L’œuvre en cours s’arrête toujours par épuisement. Il y a eu un épuisement. C’est ça, il faut aller jusqu’à l’épuisement, mais sans passer à l’acharnement. L’acharnement ne produit rien. L’obstination c’est différent. Je suis assez obstiné."
Excès
"Je suis assez excessif quand je travaille car je pense que l’on apprend toujours quelque chose dans les limites."
Peinture n° 19 (corail), juill. 2008, gouache sur papier, 260 x 400 cm