21.4.23

Chrystel EGAL du 28 avril au 12 mai 2023

« Aujourd’hui, j’utilise les archives de la lignée maternelle en la reliant à l’histoire de la lignée paternelle. J’inscris des marques au chalumeau-stylo sur ces photographies issues des archives familiales et dont je réinvente le fond. Un fond empreint d’un double temps, le mien et celui de mes ancêtres. Beauté dérangée. Dire cet arrachement. Contre la violence de la guerre, la rigidité des conventions sociales, sexuelles, culturelles. Contre les disparitions humaines. Pour un renouveau spirituel et intellectuel. 

Ici ma revisite de ce Bouddha pris en photo en 1935. Spirales de jade, ce minéral aux multiples pouvoirs dont celui de protection. Invitation à la circumambulation en connexion avec le peuple chinois dont le pays est devenu une immense prison. Le pouvoir chinois qui ne supporte aucune concurrence religieuse. Répression à mort des Ouïghours, Tibétains, chrétiens.

A ces terres qui m’ont marquée avant d’y avoir été. A ces terres que je ne connais pas et qui me ressemblent. A ces êtres que je reconnais avant de les connaître. A cette terre-mémoire en vue de perpétuer un mouvement qui vient de très loin et résiste à toutes les oppressions. 

Je suis née de leur terre imaginaire. »



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7.4.23

Guillaume LAVIGNE du 14 au 28 avril 2023


Voilà plus de vingt ans ans que Guillaume Lavigne peint et grave. Des formes et des volumes. Des êtres et leurs enveloppes. Des visions denses, très personnelles. À l’huile et à la gouache. À l’eau-forte et à l’aquatinte. Sur le papier et sur la plaque de métal. Au pinceau et à la pointe sèche. Vingt ans que, comme des dons chuchotés, l’artiste nous offre ses épiphanies.   

Son monde est d’une simplicité complexe. Si ses formes et ses volumes, ses êtres et ses visions existent avec la simplicité de l’évidence, cette évidence est complexe. Ses fruits détachés sur leur fond monochrome sont autant l’idée d’un fruit, révélation épurée de l’être, que sa matérialité physique, sa chair et son poids, son odeur, son jus, ses pépins. 

Sur un mur de son atelier, dans la lumière d’un après-midi de janvier sont réunis les realia du peintre, sept petites toiles qui sont les dernières nées de ses œuvres. Pinceaux dans un pot, brosses et tubes isolés sur un fond troublant. Peinture dans la peinture, peinture de la peinture. Autoportrait du peintre réfracté en ses outils et en sa création. 

Ces toiles intimes, au plus près de lui, de son quotidien et de son métier, de son être et de ses rêves, de ses certitudes et de ses recherches, on les attendait. Depuis longtemps on attendait de faire leur connaissance. Elles ont la gravité des œuvres essentielles. On y sent l’artiste à l’aise. Son regard posé sur son quotidien atteint à une intensité nouvelle. En fixant les quelques objets comptés qui le relient le mieux au monde, il ne manque pas de se livrer. Ces pinceaux au garde-à-vous, ce tube de peinture écrasé par un pouce qui ne doit pas être loin, ces brosses plus ou moins lourdes et plus ou moins soyeuses magiquement épinglées sur le vide, autant de révélations. De l’intimité que l’artiste entretient avec la création.  

Vincent Simonet (extraits)


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