20.12.13

Didier MENCOBONI, du 20 décembre 2013 au 3 janvier 2014

C'est Didier Mencoboni qui assurera le passage à 2014, et les deux semaines de trève des confiseurs. vous pouvez en profiter pour aller voir son exposition à la Galerie Eric Dupont138 Rue du Temple , 75003 Paris

Le Hublot vous dit à l'année prochaine.






"...De fait, malgré l’apparence conceptuelle de cette peinture (c’est-à-dire, même si l’on pourrait hâtivement la croire essentiellement soumise à des règles abstraites), elle est, en fait, animée par la recherche du plaisir sensible, notamment celui que provoque la couleur. Dès ses débuts, la vibration colorée la nourrit ― voire la justifie. Quand bien même les règles des accords de tons ont été largement expérimentées (scientifiquement et artistiquement) dès les tous débuts de l’abstraction, l’artiste ne se prive d’aucun des moyens permettant à la couleur de rendre sa toute-puissance. La leçon qu’on en tire est que, quel que soit son support, quelle que soit sa présentation, quelles que soient les formes qu’elle déploie, la peinture, avant tout, est couleur. Car c’est celle-ci, au fond, qui détermine les aventures formelles, décide de l’espace, le fait vibrer, attrape le regard, le soumet aux jeux de l’illusion. Derrière la tenue des protocoles mis au point par l’artiste, la couleur laisse exploser et proliférer ses possibles...."
                                                                       Anne MALHERBE

le site de Didier Mencoboni ici






11.12.13

Patrick LABÉDAN, 13 décembre 2013


INSULA                                          
… hétérotopie graphique … récit du monde…
 A la surface vierge du papier … une ligne… une ligne de côte … plus loin une autre ligne … et entre… une étendue dont la graphie simule l’eau … la mer.
C’est ainsi que Patrick Labédan commence un voyage cartographique.
Son dessin se réalise par espacement, distanciation, mesure; s’inscrit dans la durée, s’approchant du déroulement du voyage par cette contrainte temporelle.
Le vide et l’espace enveloppent les objets physiques et les mettent à distance les uns des autres.
Les lieux, iles, ilots, déserts ou habités métaphoriquement,  apparaissent et dialoguent dans ces espaces vécus à travers les images et les symboles.
 Opus 5, cinquième imagerie comme récit du monde, est accompagné d’une  méditation onirique sensorielle et noétique.
Meina du Pui 

Parallèlement à la réalisation d’images fixes d’essence iconique ou la mémoire et le temps contemporain coexistent dans la représentation de la réalité, Patrick Labédan crée des spectacles de théâtre d’ombres ou le son, l’image et le mouvement sont étroitement liés. 




le site de Patrick Labédan ici

un site présentant ses ouvrages ici


5.12.13

Nathalie HURTIER, 6 décembre 2013


Un travail en suspension entre ciel et eau dans le fragile équilibre de la vie en mouvement.

Architecture de lignes qui tracent les chemins où l’imaginaire ouvre ses portes.

Vagabondages poétiques qui changent la perception de notre vision, aux détours desquels un bestiaire chimérique où les chrysalides et les personnages parfois rencontrés ne sont que d’inoffensifs, frêles et majestueux gardiens de l’esprit qui écument l’océan de nos lointains souvenirs disparus.

Dans cet univers qui m’est propre, je travaille le papier… papier journal déchiré, froissé, noué, plissé, torsadé, tournillé, tressé, entrelacé, compressé…

Métamorphose de la matière qui, grâce à ses qualités plastiques entre rigidité et souplesse, joue avec les volumes dans l’accroche de la lumière et les apparences colorées.
Métamorphose du sens dans la transformation des mots imprimés en signes graphiques lisibles, inintelligibles… comme un murmure du temps qui passe.

C’est ainsi que je génère mon travail de mémoire, métissage de l’être et de la nature, entre matière et enluminure, macrocosme écologique et production industrielle (source de recyclage…). Une palette inépuisable !

NH.




le site de Nathalie Hurtier ici
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29.11.13

Marie-Pierre DIETERLÉ



« Les photographies de Marie-Pierre Dieterlé s’inscrivent dans les problématiques des plus démunis, les minorités ethniques, les femmes SDF, effacées des rues, qui se cachent du regard des gens bien comme il faut, et à qui on n’a plus laissé aucune place dans nos architectures urbaines. Son travail est traversé par le multiculturalisme et le hors cadre.
Le réel nous saute au visage de plein fouet, avec l’universalité du regard, la misère mise à nue, la fragilité exacerbée. Des visages démasqués dans les brouillards et les clairs-obscurs de la ville, où se croisent l’ombre et la lumière comme dans la peinture de George de la Tour ou de Chardin. Des êtres qui ont gardé en eux-mêmes une part de cette sauvagerie que la société policée, sans aspérité, veut nous ôter. Des expressions volées à la nuit, arrachées aux profondeurs. Des visages sans fard, sans masques, où la vie et la mort apparaissent brutes et sans détours.
Le talent de Marie-Pierre est de nous restituer l’âme humaine à travers un cliché où toute une histoire nous est livrée et nous renvoie à nous-même. Et sa subtile maîtrise du noir et blanc nous donne à voir toutes ces âmes pleines de contrastes et d’ambivalence.
Pour écrire, il faut savoir poser sa peau sur la table. Marie-Pierre Dieterlé pose sur la table les âmes errantes des personnes qu’elle photographie.»

Isabelle Buisson, écrivain, en échos au livre "C’est quand demain ?"  



Nadine, hôtel social, 2005

À l’arrière des taxis, 2013

Louÿs, série enfances, 2013


Marie-Pierre Dieterlé est photographe documentaire et portraitiste.
Son travail est régulièrement exposé.
Elle a publié en 2011 une monographie "C'est quand demain ?" sur les femmes sans-domicile aux éditions Trans photographic Press et a participé au  livre "Périphérique, terre promise"
du collectif Babel Photo  aux Éditions H'artpon.
La photographie que vous allez découvrir au Hublot a reçu le 1er prix Agfa en 1998.

le site de Marie-Pierre Dieterlé ici


20.11.13

Olivier VALEZY, 22 novembre 2013



« la décharge publique
l’ensablement des rebuts
la mise au rebut par enlisement
le retour tranquille du chaos
le chaos d’avant les choses
étant agiter par ses avènements
le chaos des choses faites étant
le retour au calme
le comblement dans le sourire
du pacifié »

Gérard Murail




« Cet artiste est inclassable. Les mains magiques d'Olivier Valézy sculptent le carton avec maestria, alors que sa palette picturale, vive ou douce selon le sujet abordé, vient non pas enrichir ni compléter, mais plutôt s'intégrer, au même titre que la matière première employée, à l'œuvre que l'on va qualifier de tableau-sculpture afin de mieux faire comprendre à ceux qui ne le connaissent pas encore, la nature de son travail. De la Butte aux Cailles, en plein Paris, le voici s'installant à Vitry-sur-Seine où il va pouvoir poursuivre ses créations extraordinaires. Olivier Valézy compte réellement parmi cette génération d'artistes qui nous prouvent chaque jour qu'il y a toujours quelque chose à inventer, sans avoir la moindre inquiétude d'être taxé de "suiveur". Et là, ça vaut plus qu'un coup de chapeau !
Si vous voyez son nom sur une affiche annonçant une exposition lui étant consacrée, n'hésitez pas le moindre instant. Courez-y ! Et souvenez-vous bien de son nom VALÉZY ».
X. Lacombe-Maury (Cimaise)

le site d'Olivier Valézy ici
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14.11.13

Jean-François Leroy, 15 novembre 2013


Plier, replier, scier, jointer, agencer, mettre à niveau, aplanir, sectionner, travailler l’aplat, découper, étendre, couvrir, recouvrir, espacer, disposer. Et plier derechef le nouveau plan – de travail.
Jean-François Leroy part du plan. Ce que l’on appelle en géométrie le « plan » est un espace à deux dimensions qui peut s’étendre à l’infini et qui n’a pas d’épaisseur théorique. Chez Jean-François Leroy, le bois est utilisé comme matériau usuel et pratique, et non pour ses éventuelles connotations : il signifie simplement le plan. Il peut ainsi avoir une cousine d’usage dans la moquette ou la bâche, et se trouver souligné dans sa planéité par de la fumée, ou par une flaque de peinture, dont la cendre volatile, les contours éclaboussés, signifient à leur tour la capacité qu’a la matière à s’étendre infiniment. Dans ce plan, Jean-François Leroy opère des découpes et des pliures. Il ne découpe pas du bois, il ne fait pas de la sculpture, il ne fabrique pas seulement un objet ; il plie l’espace, il imprime à l’espace une forme globale, selon les règles de la géométrie et de la perception visuelle. Ses couleurs, industrielles, non signifiantes – elles n’évoquent rien et se caractérisent par leur grande neutralité sémantique – soulignent plastiquement les modifications que les objets façonnés font subir à l’espace perceptif dans lequel le spectateur pénètre. Une exposition de Jean-François Leroy n’est donc pas un ensemble d’objets pris dans une causerie bavarde, c’est un ensemble fait pour être éprouvé dans son corps et perçu selon les pliures que l’artiste a imprimés à l’espace dans une parenté manifeste à l’art minimal.

Emilie Bouvard
Extrait du texte pour l’exposition Déduction à la galerie B.Grimont








le hublot de Jean-François Leroy ici

8.11.13

Judith Vittet, 8 novembre 2013


Sculpteur textile, Judith Vittet a commencé avec une marque de design pour enfants. Très vite, le grand format devient comme une évidence. Elle met en scène ses décors inspirée par une recherche autour du végétal et guidée par une expérimentation tactile et visuelle. Le spectateur est appelé à pénétrer dans le cadre, à toucher la matière, à s'en imprégner bercer par les odeurs diffusées jusqu'à faire partie lui même du tableau. Judith Vittet vous présente cette semaine sa nouvelle installation JELLYFISH. 

JELLYFISHSi belle, flottante, tranquille, attendant ta proie. Tu sembles sereine, seul le mouvement de l’eau te berce. Transparente, on pourrait ne pas te voir. Mais tu es là, toujours prête à me rappeler que l’on doit rester vigilant. “Oublie le danger et je te brûle” parais-tu me dire ! Méduse, tu m’effraie. Et j’ai envie de te toucher.Symbole mythologique récurrent, tu ne te caches plus devant ta pureté. Tes filaments se changent en reptiles. Tu ne fais plus semblant, tu es mortelle si je croise ton regard.Ton emblème me fascine, je te plonge dans l’obscurité, seul certaines parties de ton corps sont visibles. Je t’enferme, je te dompte dans cette cage de verre. Et je te regarde … .... Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ? 




Le site de Judith Vittet ici
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24.10.13

Berto, 25 octobre 2013


"J'ai toujours été fasciné par le mot "image" et c'est ce qui m'a permis de choisir mes études de cinema, lorsque j'ai du trouver une orientation après le bac et cette fascination me poursuit toujours, tant dans mon métier de tous les jours comme cadreur, que comme photographe à mes heures perdues..."


"Le Papillon c’est la preuve que, quand il y a un réalisateur, les techniciens sont des roseaux pensants. Que tout se mélange, que sur un plateau tout est dans tout, qu’on peut être, (ce joli mot), une équipe PAS technique… parce que franchement qui c’est l’Acteur quand c’est Berto, le caméraman qui fait, qui EST le regard. C’est LUI qui, par les mouvements de sa caméra crée les mouvements de la pensée de Jean-Do"
Matthieu AMALRIC lors de la réception de son césar du meilleur acteur pour "le scaphandre et le papillon"








le site de Berto ici
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18.10.13

Arachné((e)(s)) , vendredi 18 octobre 2013

Le projet Arachné((e)(s)) fait suite à "contretemps".
Une sculpture qui se déployait dans l'espace.
Cette nouvelle sculpture participative, crochetée et tricotée, viendra épouser la forme singulière du kiosque Lénine qui est au coeur de la ville d'Ivry sur Seine.
En réinterprétant le mythe d'Arachnée, je propose à chacun de composer un élément unique et particulier qui, assemblé, fera œuvre commune.
La peau ainsi constituée sera déhoussée dans un second temps, et constituera une sculpture à échelle 1 du kiosque réinterprété.





8.10.13

Pierre Bouillé, 11 octobre 2013






Je suis avant tout Illustrateur mais également peintre, graphiste et photographe.
En tant qu'illustrateur je travaille pour la presse-magazine (enfance-junior et adulte), l'édition, la communication d'entreprise en lien avec des agences de com, des studios de création et des clients direct.
En tant que graphiste,  pour de la communication culturelle au service de différentes associations, institutions etc...
Ces dernières années, parallèlement à ce travail de commande, j'expose régulièrement mon travail de peintre, de plasticien numérique et de photographe et collabore avec différents éditeurs indépendants sur des projets collectifs et personnels.



le site de Pierre Bouillé ici
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2.10.13

Laurence Vidil et Yan Lemarchand, 4 octobre 2013


Depuis 5 ans, ces deux plasticiens se retrouvent régulièrement pour une pratique de la performance sonore utilisant les choses distinctes que sont racines, ressorts, pierres et tout objet pouvant produire du son, ainsi que les constructions électro-acoustiques et la voix comme des matériaux sonores. Chaque univers se rejoignent en un geste musical, comme cherchant à s’atteindre au moyen d'un dialogue parcouru de silences, sons, décalages, mots isolés, flux verbal, souffles, bruits, chants, boucles. Un répertoire sonore et vocal se construit ; les petites formes filmées présentées au Hublot en sont les notations.



Laurence Vidil explore des formes singulières, plastiques et vocales, qui constituent 3 espaces simultanés de travail : l'image/papier, l'image/film, la performance vocale, établissant des cheminements entre ces recherches. Dans les propositions vocales il s'agit d'explorer cette voix humaine à rebours de ce qui est audible, d'en déstructurer un certain sens du langage, de fait, de chercher dans le flux un son imperceptible, à révéler, et d'y construire une matière vocale.

Yan Lemarchand travaille une poésie plastique, graphique, musicale et sonore, sous les formes foisonnantes de performances. Il saisit dans l’instant présent les empreintes sonores ou vibratoires des objets qu'il choisit ou capte les bruits qui l'entourent ; il les sculpte au moyen de machines électroniques, et en érige des constructions sonores, sortes d’ellipses oniriques.
Programme des performances sonores
EQUOI/ Duo L. Vidil et Y. Lemarchand
Jeudi 3 octobre > Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris - La Villette  > 19h30 >
Dans le cadre de l'exposition Arpenter de Gerbaud/Chipault

Le samedi 5 octobre > avec LABO IN VIVO > Eglise Saint-Pierre et Saint Paul > à partir de 20h00 > Nuit Blanche à IVRY – Création de la pièce musicale : « Travellings »

Le jeudi 24 octobre > duo EQUOI > galerie Françoise PAVIOT > 20h00
Nuit des galeries – 


le site de Yan Lemarchand ici et celui de Laurence Vidil ici

16.9.13

Mai Tabakian, 20 septembre 2013








Les œuvres créées par Mai Tabakian apparaissent comme des objets hybrides. Bien que ne pouvant se définir à proprement parler comme des peintures, elles se présentent néanmoins le plus souvent en images picturales, en tableaux. Dans le même temps, la présence prégnante de la matière, du volume et de la structure, leur donne immédiatement une dimension sculpturale, voire architecturale. Objets hybrides, donc, aussi et surtout parce que le médium principal du travail de Mai Tabakian est le textile. Ici, cependant, il ne s’agit ni de broderie, ni de tapisserie, ni véritablement de détournement car le tissu est employé pour ce qu’il est : matière, couleur, texture. Le travail de Mai Tabakian pourrait s’apparenter à une sorte de marqueterie textile, le tissu étant embossé sur des pièces rondes de polystyrène extrudé.
L’artiste n’utilise pas le tissu  comme une matière à coudre, à assembler comme un vêtement, autour d’un corps, fusse-t-il fictif,  mais bien comme un medium pictural, par lequel couleurs, textures et éventuellement motifs s’apparentent à la palette du peintre. Pour elle, le tissu présente une grande richesse tant sur les plans plastique, chromatique, texturel, que dans ce rapport si particulier et sensuel au toucher, souvent ignoré dans la création plastique. Dans leurs épaisseurs, leurs formes pleines et rebondies, leurs sinuosités, les œuvres de Mai Tabakian donnent irrésistiblement envie d’en découvrir l’intime géographie sous les doigts.
Mais au-delà de cet intérêt formel, le choix de Mai Tabakian pour le tissu est sous-tendu des échos d’une histoire personnelle avec cette matière. Car si son travail renvoie d’emblée à la notion d’«ouvrage féminin», cette activité la rappelle à tout un univers lié à son enfance, entre sa grand-mère maternelle qui pratiquait la couture et l’y initia très jeune, et ses voyages au Viêt-Nam, dont elle est originaire, où elle fut fascinée, petite fille, par la profusion de tissus colorés, les vêtements chatoyants ou les soieries. On pense au rapport que peuvent avoir certains artistes comme Louise Bourgeois ou Annette Messager avec le tissu en tant que vecteur d’histoires de femme, de transmission de féminité, mais aussi de souvenirs et d’évocation de l’enfance, ramenant souvent à l’objet transitoire. Mais là où l’une ou l’autre de ces artistes se sont orientées vers une forme d’expressionnisme de l’introspection et de la mémoire, Mai Tabakian a choisi d’élaborer des compositions abstraites de formes, formes parfois organiques, parfois plus géométriques, parfois semblables à des paraboles mathématiques. Mais, le choix de ce rendu matelassé, comme un cocon ou un réceptacle protecteur, pourrait bien, tout en suggérant une manière de se protéger de trop en dire de soi, laisser émerger bien des hypothèses.
On devine alors, sous ces dehors formels et abstraits, une épaisseur existentielle, une émotion affleurant, des histoires et des réminiscences complexes qui ne se laissent pas envisager au premier regard, trop occupé à se perdre dans le labyrinthe et les contours sinueux des motifs formés par les applications de tissu.
Les œuvres de Mai Tabakian, malgré les couleurs chatoyantes, gaies ou douces, glitter ou pastels, recouvrent sans doute bien de plus inquiétantes ou douloureuses réalités, sentiments ou pensées, comme une forme de lutte contre une cruauté dont nous ne savons pas tout.

Marie Deparis-Yafil
Critique et commissaire d’exposition

le site de Mai Tabakian ici
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