28.1.18

Michaël JOURDET, le 02 février 2018





« Une projection de lumière sur une toile blanche, une toile monochrome de couleur turquoise, une cale qui fait pencher un socle blanc, la photo d’une page A4 blanche sur un bureau noir, un ensemble de soixante-quatre toiles monochromes quadrilatères noires, trois allumettes sur un socle blanc, un orateur sur un fond blanc face caméra, des compositions de carrés et rectangles gris projetées sur un mur blanc, une toile monochrome enfermée dans un caisson en bois, des carrés noirs sur des toiles blanches...
En regardant formellement les propositions de Michael Jourdet, de facture minimale et épurée, on pourrait facilement les inscrire dans la continuité du mouvement conceptuel des années 70 et de ces œuvres qui s’intéressaient plus à l’intention de l’artiste qu’à la réception de l’œuvre par le spectateur : l’art pour l’art, “Ce qui est à voir est ce qui est.”. Pourtant, en observant plus attentivement, on découvre dans les propositions de Michael Jourdet une toute autre dimension : celle du jeu et de l’humour, qu’il porte sur l’œuvre elle-même, sous le regard complice du spectateur.

Son premier cycle de travail autour de la figure du Monochrome en témoigne : détournée et transformée, la toile pure de K.Malevitch devient le support d’une malice digne de A.Allais : voilà que l’on joue au dé une composition picturale, qu’on en colorise une autre pour la rendre tendance, qu’on lui trouve un sponsor ou encore qu’on la transforme en un objet de luxe ! L’œuvre sacrée et impressionnante laisse place à une proposition joueuse, ouverte au spectateur.
Le second cycle de travail de Michaël Jourdet, Ecrits & Commentaires évolue toujours dans un esprit complice et amusé, mais questionne cette fois la relation entre l’artiste et son spectateur : que peut-il lui « donner » ? Jusqu’où peut-il commenter sa propre création, jusqu’où est-il l’interprète privilégié de son œuvre ? Peut-il donner trop, peut-il donner trop peu ? Derrière ces questions, c’est toute la problématique de la médiation qui s’ouvre : le sens des commentaires dans une exposition, le rôle d’un critique, l’intérêt (ou non) d’un accompagnement pour accéder au sens profond de l’œuvre…

Dans ces deux cycles Michaël Jourdet joue avec le spectateur, lui ouvre jusqu’aux coulisses des doutes de la création et le considère ainsi non plus comme un amateur obéissant mais bien comme une personne capable de se questionner et de remettre en question des principes établis».


Anne-Sophie Bérard, commissaire indépendante






Le site de Michaël Jourdet ici 

Son Hublot du soir 
 

                                          





21.1.18

Gudrun von MALTZAN, le 26 janvier 2018

Le travail graphique ou pictural exécuté directement sur une diapositive qui caractérise les œuvres de Gudrun von Maltzan, rend en effet plus palpable certains aspects fondamentaux de cette œuvre qui traite de la peinture sans jamais y toucher. C'est que l'intervention manuelle sur l'image automatique que représente un dispositif est plus humble, plus patiente aussi que sur un tirage photographique. Il s'apparente à une activité d'enlumineur au Moyen-Age, de par le format (24 par 36 mm) sur lequel travaille l'artiste, et de par le jeu de lumière qu'ouvre un travail miniaturisé dès qu'intervient l'agrandissement de l'état final de l'image. Mais d'autre part, le travail graphique devient aussi plus manifeste, et plus dominant. L'origine de cette idée d'un travail graphique sur une image devient donc beaucoup plus nettement visible. Cette pratique qui soutient l'œuvre de Gudrun von Maltzan correspond, comme le montrent en effet les travaux sur diapositive, en premier lieu à la gravure sur bois, média extrêmement important, sinon dominant, dans l'art allemand depuis la Renaissance, mais qui se trouve ici repris, ré-inventé en fonction de l'idée qu'une image, aujourd'hui, n'arrive plus à être une image chargée de sens, donc d'expressivité, que si elle arrive à accéder à un statut de fragment, de ruine, des images toutes-faites qui circulent dans le monde médiatique post-industriel.
Robert Fleck (extrait)





Le site de Gudrun von Maltzan ici

Son Hublot du soir




15.1.18

NANSKY, le 19 janvier 2018

Imaginons une palette majuscule,  un choix de couleurs infini, une palette faite rien 
que pour elle, Anna Nansky.

Du bout des pinceaux,  elle prélève des fragments de lumière pour les assembler sur 
la toile à la manière d’un vitrailliste. Serties de noir, les transparences s’animent, se 
chargeant par endroit de textures plus épaisses. Patchwork d’intensités et de densités 
qui poussent le quadrillage noir dans des dislocations géométriques. Le graphisme 
bousculé joue au mikado et cette nouvelle géographie, selon le regard que l’on pose, 
plus ou moins proche, prend des allures de relevé topographique ou de carte aérienne.

Irisés, chatoyants, fruités, intenses, les carrés de couleurs picotent nos perceptions. 
Alors dans ce réseau ramifié, les accords de tonalités racontent des histoires, engendrent des personnages, explorent des paysages. La créativité explosive de l’artiste crépite en écho dans notre propre imaginaire, tandis que sa sensibilité nous emporte vers le rêve. Anna Nansky nous propose une vision décalée du quotidien, onirique, réinventée par sa nature passionnée.
En équilibre entre la fougue, l’intensité et une élégante délicatesse. 

L’’incursion sinueuse proposée par Anna Nansky dans sa conception du cubisme, parfois adouci de rondeurs, parfois cicatriciel, dégage un fort pouvoir d’attraction. Et lorsque l’âme de Klimt semble survoler ses toiles pour y déposer un peu de son art, l’œuvre de cette jeune artiste prend toute sa  toute sa profondeur et toute sa puissance.


Claudine DUFOUR-MEURISSE





                                      Le site d'Anna NANSKY ici
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8.1.18

Carmen CHARPIN, le 12 janvier 2018

Tisser
Passée après passée, conduire les fils de trame à travers les fils de chaîne, c’est entreprendre une longue traversée dans l’espace et dans le temps.
Passée après passée, les fils de trame cheminent, entrelaçant les fils de chaîne, effectuant un long parcours.
Long processus d’assemblage qui demande du temps.

Tisser, pour moi, est une manière de le capter, de le matérialiser.



                       Son hublot du soir 

4.1.18

Le Hublot d'Ivry vous "expose" ses meilleurs vœux pour la nouvelle année




                                                        Rétrospective des œuvres exposées en 2017