21.1.18

Gudrun von MALTZAN, le 26 janvier 2018

Le travail graphique ou pictural exécuté directement sur une diapositive qui caractérise les œuvres de Gudrun von Maltzan, rend en effet plus palpable certains aspects fondamentaux de cette œuvre qui traite de la peinture sans jamais y toucher. C'est que l'intervention manuelle sur l'image automatique que représente un dispositif est plus humble, plus patiente aussi que sur un tirage photographique. Il s'apparente à une activité d'enlumineur au Moyen-Age, de par le format (24 par 36 mm) sur lequel travaille l'artiste, et de par le jeu de lumière qu'ouvre un travail miniaturisé dès qu'intervient l'agrandissement de l'état final de l'image. Mais d'autre part, le travail graphique devient aussi plus manifeste, et plus dominant. L'origine de cette idée d'un travail graphique sur une image devient donc beaucoup plus nettement visible. Cette pratique qui soutient l'œuvre de Gudrun von Maltzan correspond, comme le montrent en effet les travaux sur diapositive, en premier lieu à la gravure sur bois, média extrêmement important, sinon dominant, dans l'art allemand depuis la Renaissance, mais qui se trouve ici repris, ré-inventé en fonction de l'idée qu'une image, aujourd'hui, n'arrive plus à être une image chargée de sens, donc d'expressivité, que si elle arrive à accéder à un statut de fragment, de ruine, des images toutes-faites qui circulent dans le monde médiatique post-industriel.
Robert Fleck (extrait)





Le site de Gudrun von Maltzan ici

Son Hublot du soir