19.12.12

Guillaume DIMANCHE, 21 décembre 2012



Engagé

Engagé depuis de nombreuses années à enregistrer, documenter le paysage, qu’il soit urbain, rural, entre deux, mais toujours transformé par l’homme. 

Le paysage naturel n’existe plus, et c’est en le regardant, en étudiant les formes, les sons, les matériaux créés, que je dresse mes Natures Mortes. 

Je tente de démontrer que la nature a été oubliée, parfois saccagée, pour produire des espaces bientôt stériles, que la notion d’humain est absente des constructions que nous engendrons, que la profusion des images, des récits, des objets, nous impose, un environnement virtuel, un pur produit de l’esprit, un Jardin des Délices. 

Le travail se fait autant dans que hors l’atelier : parcourir à pied à vélo, un quartier, un fragment de continent ; y prélever la matière du travail, faire des constats objectifs, enrichir une documentation, des rencontres et proposer des objets artistiques de réflexion et d’anticipation. Des tableaux photographiques, des photographies, des peintures, des films, des dessins, des installations, des sculptures.

G. D., décembre 2012


D'autres réalisations de Guillaume Dimanche sur son site 
et dans Hublots du soir.

11.12.12

Nicolas HERUBEL, 14 décembre 2012

Cela fait maintenant quelques années, il m'était apparu comme une évidence une constatation pour laquelle j'ai gardé une certaine sympathie. Peut-être est-ce qu'à l'époque je me trouvais entouré de personnes particulièrement volontaires, mais l'observation vaut encore aujourd'hui.
Regardez : résolument, certains en marchant font tourner la terre sous leurs pieds. Le nombre aidant, cela tourne plus ou moins rond, mais tout de même.
Alors l'idée même que le mouvement tellurique ait son origine dans la volonté farouche de chacun à mener ses projets me plaît.
Un regard oblique à travers le hublot remettra en tête cette confidence.


N. H.

En attendant cette installation, en voici une autre :
Coucher de soleil sur la mer, 2012
(Ensemble et quatre détails)



D'autres réalisations de N. H. sur son site 
et dans Hublots du soir.

5.12.12

Octavio BLASI, 7 décembre 2012



"Avec un dandysme indolent, Octavio Blasi peint les artifices de la peinture à l'image de ceux du monde."
Philippe Cyroulnik

D'autres réalisation de O. B. sur son site 
et dans Hublots du soir.

28.11.12

François LEMAIRE, 30 novembre 2012





Il n’est pas d’un pays ni même d’une région, il dit être d’une maison.

La maison-mère, lieu des premiers instants de la vie ou d’une vie toute entière, construction symbolique de « brique » et de « broque », refuge, cachette, lieu de mémoire… 

Il dit avoir construit cette série « On dirait le Nord » un peu à la façon de Georges Perec avec son livre Je me souviens où des événements aussi anodins qu’extraordinaires ressurgissent en couleur pour devenir ce qu’il appelle des paysages improbables.

F. L.

D'autres réalisation de François Lemaire sur son site 
et "La maison-mère" dans Hublots du soir.

21.11.12

Richard MÜLLER, 23 novembre 2012





[ De haut en bas : Winkelriedstrasse, 1983 - L'immeuble, le soir - Vue de l'immeuble - A l'atelier
Quatre dessins au crayon sur papier contrecollé sur carton, chacun 37 x 45 cm, tous de 2012]


Le point de départ de la création artistique de Richard Müller consiste en des impressions et des images de paysages concrets et de lieux à caractère de paysage à partir desquels il crée de nouvelles images par des processus de transformation multiples.

Les transformations se produisent lors des passages d’un médium d’image à l’autre  – une carte postale devient photo, la photo devient dessin, le dessin devient installation, ou bien  : une vidéo devient photo extraite d’une vidéo, qui devient un dessin, le dessin devient image murale  – tout comme dans le « jeu » ciblé avec les règles de l’image et les caractéristiques des différents médias.

Dans ses travaux à ce jour, Richard Müller a développé une stratégie artistique de la transformation et de la variation qui l’a conduit à un langage imagier qui lui est propre. Il est intéressant de voir à quel point les « images de départ » concrètes restent importantes et actives tout au long du processus.

Dr. Theodora Vischer, Schaulager Bâle, juin 2005
Traduit de l’allemand par Raphaëlle Fraysse, Berlin



D'autres réalisation de Richard Müller sur son site et dans Hublots du soir.

14.11.12

Martine de BAECQUE, 16 novembre 2012

« In-différence ». Cette installation est née de l'alliance de deux couleurs, d'un thème, d'un espace immense rempli de lumière. Mes recherches affectionnent particulièrement la création lithographique mélangeant le dessin et la couleur utilisant superpositions et transparences à la frontière de l’abstraction et de la figuration. Grace au multiple lithographique, une foule d’enveloppes d’hommes et de femmes se sont installée devant la verrière d'un grand magasin. Tous pareils et tous différents, « La petite robe noire », uniforme emprunté au monde de la mode, et le célèbre « Marcel » emprunté au monde du travail. Caricature ? Au fur et à mesure des impressions, le rouge et le noir se mélangent et des différences apparaissent. Manière ironique de questionner le regard de l’autre et l'apparence, la disparition et l’anonymat, la différence et l’indifférence.
M. de B.


D'autres réalisation de Martine de Baecque sur son site et dans Hublots du soir.

6.11.12

Catherine VIOLLET, 9 novembre 2012

Fusain et huile sur toile, 2010, 300 x 270 cm
Série Ibérique, fusain et pâte pigmentaire sur toile, 2010, 185 x 140 cm
Série Le pas de temps du modèle, 2010, 140 x 185 cm

Lorsque Catherine Viollet m’a invitée à écrire ce texte, je suis retournée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris visiter la collection. C’est toujours un moment qui m‘apaise beaucoup que de revoir les Bonnard, les salles Supports/surfaces, ou encore les œuvres de Martial Raysse. Disons que « je m’y retrouve »…
Les hasards du calendrier ont fait qu’au même moment, les expositions d’André Cadere et A. R. Penck étaient à l’affiche. Si la « peinture en bâton » de l’un me permettait d’appréhender le contexte français des années 70, la peinture sur toile de l’autre m’aidait à mieux comprendre la rencontre de l’abstraction et de la figuration, du signe et du symbole… et donc, entre ces deux rétrospectives, à mieux cerner l’histoire de Catherine et de sa peinture, sa peinture à un moment de cette histoire.

Ce qui m’a intéressée lorsque j’ai vu pour la première fois son travail il y a quelques années, c’est son principe de « dé-liaison ». Dans un premier temps, de façon formelle, la dé-liaison nommait la distance entre dessin et couleur, la dissociation du trait et de l’aplat, et donc, en conséquence la part du vide dans le tableau.
J’ai retrouvé ensuite un peu partout ce mot de dé-liaison : en économie, dans l’urbanisme, en psychanalyse… et pour au moins chacun de ces trois domaines, l‘on conviendra avec moi que le vide est on ne peut plus significatif…
Outre la nécessité de rappeler que la dé-liaison est aussi ce qui permet à l’air de circuler dans le tableau, elle nomme ainsi la perte, l’absence de lien.
Je m’interrogeais en même temps sur la possibilité pour sa peinture, dans son déroulement, de devenir le lieu même de la restauration de ce lien. Comme le pointe Alin Avila : un air tumultueux circule sur le tableau et si tout ne vole pas, c’est bien parce que le regard tient, tend tout cela, une tentative d’équilibre instable selon la formule, employée dans d’autres circonstances, par Sylvia Bächli.

Mais ce qui m’intéressait plus profondément encore, et comme à chaque fois que je regarde de la peinture contemporaine, c’était sa capacité à me distancier tout autant qu’à me propulser dans les préoccupations d’un monde fait de flux et de réseaux, de circulations et de relais, de véhicules d’informations, d’objets, d’hommes…
Je l’ai déjà écris ailleurs : comment des notions telles que l’immédiateté de l’information, l’abolition des distances … mais aussi le durcissement des frontières, l’accroissement des inégalités entre centre et périphérie, nord et sud viennent enrichir le vocabulaire des pratiques picturales, et, à l’inverse, la possibilité pour la peinture de s’en emparer ?
Comment imaginer une traduction plastique à ces réseaux qui couvrent désormais l’ensemble de la surface de la planète, et dont l’immatérialité rajoute beaucoup à la brutale immédiateté de leurs effets.
C’est, à mon sens, cette immatérialité qui fait de la peinture et de sa capacité à transformer des signes en symboles un des médiums les plus pertinents pour une tache d’envergure : donner une image à cette nouvelle organisation du monde, et ainsi, adoucir le traumatisme dont parle Paul Virilio d’une désorientation fondamentale dû aujourd’hui au temps réel, successif à celui de l’espace réel de la Renaissance.
Catherine elle-même en parle : Comment rester serein et en harmonie quand tout se bouscule, quand ce début de siècle met en œuvre les grands mouvements du monde, que ces évènements prennent tellement le cœur et l’âme...

1.11.12

Gwenaël SALAUN, 2 novembre 2012






Célébrant la fertilité du chaos, Gwenaël Salaün peint et dessine, dit-il, « l'enregistrement de notre environnement. J'échantillonne à travers les différents médias ma sélection d'images, les résidus, les reliquats de notre culture, pour constituer mon fond et réaliser un montage directement sur la toile au pinceau ». Résultat ? Des fonds badigeonnés largement de tons mats mais lumineux, des silhouettes transparentes, des visages insolents ! Tout cela cavale et crie, se fond en se superposant, proclamant ainsi un état d'urgence d'adaptation. Vivre, c'est se métamorphoser. Salaün parle de notre monde sans le dénoncer et bien davantage en l'enchantant. Trop de choses vont trop vite ? Ses peintures l'admettent, mais, ce faisant, invitent à l'apprivoiser. N'ayons pas peur.
Françoise Monnin
Artension, n°43, p. 36, 2008

D'autres réalisation de Gwenaël Salaün
sur son site et dans Hublots du soir.

22.10.12

Ricardo MOSNER, 26 octobre 2012


D'autres réalisation de Ricardo MOSNER sur son site et dans Hublots du soir.
A voir également, une vidéo ici.


Enfin, des photos de Ianna Andréadis
(Hublot du 21 septembre 2012) prises lors de la soirée, .
D'autres clichés plus "pipole" de ce moment, ici.

15.10.12

Eric AUPOL, 19 octobre 2012


El Ejido, 2004-2009

Madrid, 2004-2010

Paris, 1998-2008

Barcelone, 2000-2009

Le projet Vita Nova, encore en cours, est né en 2009 d'un nécessaire désir de déplacement, de départ physique et mental pour recueillir, collecter, l'image de ceux et celles que des nécessités économiques et politiques exilent aux bords de l'Europe, de l'Autriche à l'Espagne.

Est apparue la nécessite d'approcher, comme opérateur, comme photographe, comme homme, les espaces qui naissent de cette migration. Espaces physiques, lieux précaires de résidence et / ou de travail, que la distance et le cadrage fragmentent et éloignent du réel, montrant par là l'uniformité de ces paysages intérieurs de l'errance, toujours clos, protégés de la vie dehors, sûrement stable. L'espace est rarement investi, car le temps de l'attente peut d'un seul coup disparaître pour l'urgence d'un nouveau départ.

De l'incertitude donc, des espaces transitoires, au seuil encore de ce qui se fixe, où il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre, que de rejouer les gestes du quotidien pour ne pas complètement perdre pied peut-être. Espaces mentaux enfin, en écho d'une posture du corps, d'une marque sur un vêtement, qui diffère définitivement la possibilité de voir en dedans, de nommer l'histoire qui se joue et se déjoue dans la frontalité du regard.

Produire enfin un espace singulier, un lieu photographique à la frange de la question documentaire, justement contrarié comme document, par les limites même de la photographie que le dispositif opère (fond lumineux, quasi contrejour, seuils d'apparition / disparition multiples). Chaque densité de l’image agit comme un écran, point de passage du regard. La durée du temps de pose compacte le défilement, et fige l’expérience (distanciée) d'un face à face avec, de portraits en portraits, une communauté qui s'invente.
E. A.
[La double datation correspond à la date d'arrivée de la personne dans le pays et à l'année où la photo a été faite]


D'autres photographies d'Eric AUPOL sur son site,
celui de sa galerie et dans Hublots du soir.

8.10.12

Julie SAVOYE, 12 octobre 2012

 
 
 
 

(...) Le choix du lieu en tant qu’espace présente toujours une anomalie que j’exploite par le biais d’un matériau dialoguant directement avec lui. Une synthèse s’opère ensuite entre le lieu et le matériau afin de faire naitre une œuvre qui se replacera dans un scenario donne.

Chaque lieu, qu’il soit domestique, public ou même désaffecté est pertinent pour sa forme et non sa fonction. Une nouvelle fonction nait justement avec l’œuvre puisque celle-là s’insère directement dans le lieu afin de lui donner une nouvelle vie. Le lieu est donc retravaillé à l’aide d’un matériau à l’état pur auquel je me contente de donner une nouvelle forme. L’œuvre agit alors comme un révélateur d’espace (...).
J. S.
 
D'autres réalisations de Julie SAVOYE sur son site
et dans Hublots du soir.