29.11.13

Marie-Pierre DIETERLÉ



« Les photographies de Marie-Pierre Dieterlé s’inscrivent dans les problématiques des plus démunis, les minorités ethniques, les femmes SDF, effacées des rues, qui se cachent du regard des gens bien comme il faut, et à qui on n’a plus laissé aucune place dans nos architectures urbaines. Son travail est traversé par le multiculturalisme et le hors cadre.
Le réel nous saute au visage de plein fouet, avec l’universalité du regard, la misère mise à nue, la fragilité exacerbée. Des visages démasqués dans les brouillards et les clairs-obscurs de la ville, où se croisent l’ombre et la lumière comme dans la peinture de George de la Tour ou de Chardin. Des êtres qui ont gardé en eux-mêmes une part de cette sauvagerie que la société policée, sans aspérité, veut nous ôter. Des expressions volées à la nuit, arrachées aux profondeurs. Des visages sans fard, sans masques, où la vie et la mort apparaissent brutes et sans détours.
Le talent de Marie-Pierre est de nous restituer l’âme humaine à travers un cliché où toute une histoire nous est livrée et nous renvoie à nous-même. Et sa subtile maîtrise du noir et blanc nous donne à voir toutes ces âmes pleines de contrastes et d’ambivalence.
Pour écrire, il faut savoir poser sa peau sur la table. Marie-Pierre Dieterlé pose sur la table les âmes errantes des personnes qu’elle photographie.»

Isabelle Buisson, écrivain, en échos au livre "C’est quand demain ?"  



Nadine, hôtel social, 2005

À l’arrière des taxis, 2013

Louÿs, série enfances, 2013


Marie-Pierre Dieterlé est photographe documentaire et portraitiste.
Son travail est régulièrement exposé.
Elle a publié en 2011 une monographie "C'est quand demain ?" sur les femmes sans-domicile aux éditions Trans photographic Press et a participé au  livre "Périphérique, terre promise"
du collectif Babel Photo  aux Éditions H'artpon.
La photographie que vous allez découvrir au Hublot a reçu le 1er prix Agfa en 1998.

le site de Marie-Pierre Dieterlé ici


20.11.13

Olivier VALEZY, 22 novembre 2013



« la décharge publique
l’ensablement des rebuts
la mise au rebut par enlisement
le retour tranquille du chaos
le chaos d’avant les choses
étant agiter par ses avènements
le chaos des choses faites étant
le retour au calme
le comblement dans le sourire
du pacifié »

Gérard Murail




« Cet artiste est inclassable. Les mains magiques d'Olivier Valézy sculptent le carton avec maestria, alors que sa palette picturale, vive ou douce selon le sujet abordé, vient non pas enrichir ni compléter, mais plutôt s'intégrer, au même titre que la matière première employée, à l'œuvre que l'on va qualifier de tableau-sculpture afin de mieux faire comprendre à ceux qui ne le connaissent pas encore, la nature de son travail. De la Butte aux Cailles, en plein Paris, le voici s'installant à Vitry-sur-Seine où il va pouvoir poursuivre ses créations extraordinaires. Olivier Valézy compte réellement parmi cette génération d'artistes qui nous prouvent chaque jour qu'il y a toujours quelque chose à inventer, sans avoir la moindre inquiétude d'être taxé de "suiveur". Et là, ça vaut plus qu'un coup de chapeau !
Si vous voyez son nom sur une affiche annonçant une exposition lui étant consacrée, n'hésitez pas le moindre instant. Courez-y ! Et souvenez-vous bien de son nom VALÉZY ».
X. Lacombe-Maury (Cimaise)

le site d'Olivier Valézy ici
et son hublot ici

14.11.13

Jean-François Leroy, 15 novembre 2013


Plier, replier, scier, jointer, agencer, mettre à niveau, aplanir, sectionner, travailler l’aplat, découper, étendre, couvrir, recouvrir, espacer, disposer. Et plier derechef le nouveau plan – de travail.
Jean-François Leroy part du plan. Ce que l’on appelle en géométrie le « plan » est un espace à deux dimensions qui peut s’étendre à l’infini et qui n’a pas d’épaisseur théorique. Chez Jean-François Leroy, le bois est utilisé comme matériau usuel et pratique, et non pour ses éventuelles connotations : il signifie simplement le plan. Il peut ainsi avoir une cousine d’usage dans la moquette ou la bâche, et se trouver souligné dans sa planéité par de la fumée, ou par une flaque de peinture, dont la cendre volatile, les contours éclaboussés, signifient à leur tour la capacité qu’a la matière à s’étendre infiniment. Dans ce plan, Jean-François Leroy opère des découpes et des pliures. Il ne découpe pas du bois, il ne fait pas de la sculpture, il ne fabrique pas seulement un objet ; il plie l’espace, il imprime à l’espace une forme globale, selon les règles de la géométrie et de la perception visuelle. Ses couleurs, industrielles, non signifiantes – elles n’évoquent rien et se caractérisent par leur grande neutralité sémantique – soulignent plastiquement les modifications que les objets façonnés font subir à l’espace perceptif dans lequel le spectateur pénètre. Une exposition de Jean-François Leroy n’est donc pas un ensemble d’objets pris dans une causerie bavarde, c’est un ensemble fait pour être éprouvé dans son corps et perçu selon les pliures que l’artiste a imprimés à l’espace dans une parenté manifeste à l’art minimal.

Emilie Bouvard
Extrait du texte pour l’exposition Déduction à la galerie B.Grimont








le hublot de Jean-François Leroy ici

8.11.13

Judith Vittet, 8 novembre 2013


Sculpteur textile, Judith Vittet a commencé avec une marque de design pour enfants. Très vite, le grand format devient comme une évidence. Elle met en scène ses décors inspirée par une recherche autour du végétal et guidée par une expérimentation tactile et visuelle. Le spectateur est appelé à pénétrer dans le cadre, à toucher la matière, à s'en imprégner bercer par les odeurs diffusées jusqu'à faire partie lui même du tableau. Judith Vittet vous présente cette semaine sa nouvelle installation JELLYFISH. 

JELLYFISHSi belle, flottante, tranquille, attendant ta proie. Tu sembles sereine, seul le mouvement de l’eau te berce. Transparente, on pourrait ne pas te voir. Mais tu es là, toujours prête à me rappeler que l’on doit rester vigilant. “Oublie le danger et je te brûle” parais-tu me dire ! Méduse, tu m’effraie. Et j’ai envie de te toucher.Symbole mythologique récurrent, tu ne te caches plus devant ta pureté. Tes filaments se changent en reptiles. Tu ne fais plus semblant, tu es mortelle si je croise ton regard.Ton emblème me fascine, je te plonge dans l’obscurité, seul certaines parties de ton corps sont visibles. Je t’enferme, je te dompte dans cette cage de verre. Et je te regarde … .... Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ? 




Le site de Judith Vittet ici
et son hublot du soir ici