10.7.12

Bruno SUPERVIL, 13 juillet > 31 août 2012






"Ma production artistique procède d'une forme de sérendipité, dans une démarche déductive et intuitive. Ce processus empirique est source de découvertes inattendues, qui engendrent un renouvellement perpétuel. Le plus souvent, c'est le matériau qui m'inspire, alors je décide de faire avec. Il agit comme un déclencheur d'imagination : sa forme, sa texture, ont une grande importance. En intervenant souvent avec des gestes simples, je crée en correspondance avec mes préoccupations du moment. 
Le résultat de mon travail se situe entre naturel et manufacturé, intime et public, fragile et monumental. Ce n'est pas une recherche d'équilibre, mais l'affirmation d'une complémentarité nécessaire et vitale, qui se présente aujourd'hui comme un questionnement sur l'apparence et sa perception."

B. S.
Retour sur l'accrochage dans Hublots du soir.

3.7.12

Guillaume TALBI, 6 juillet 2012




 
Autour du temps…

 
« Ma pratique artistique est ancrée dans la notion de l’atelier comme lieu de création. Mes œuvres prennent formes dans la matière. Je les anime par les gestes de ma main. Je garde ainsi contact avec la matière. Je cherche les qualités et les limites des matériaux et des techniques, mais sans les sacraliser. Je déséquilibre les formes pour créer de la tension. J’établis un rapport philosophique entre les changements d’état des matériaux et l’œuvre. J’abandonne une partie de la création aux valeurs poétiques de la matière et des techniques. Je travaille de manière empirique avec mes procédés de fabrication et mes logiques de construction dans lesquelles le rôle du temps reste visible. Je construis avec des strates, des serpents de terre superposés. Les pièces doivent émerger naturellement. La terre fraîche mémorise la pression des doigts sur la surface. La terre sèche, se rétracte, gerce et après la cuisson change de couleur et de son. Mes dessins subissent des déformations sous l’effritement du pigment. La lumière vient réagir avec la poudre volatile pour que le dessin vibre intensément à l’œil.










Patiemment, j’enregistre le temps passé dans l’atelier. Je travaille le temps d’une méditation. Toutes mes œuvres se construisent selon les mêmes procédés qui évoluent avec l’expérience de l’atelier. Le temps joue donc un rôle important. Je ne réfléchis pas à de nouveaux concepts. Je vais dans l’atelier pour remettre le processus en route renouvelé dans le travail. Le temps de la réalisation est devenu le temps de la création. Mon travail est une expérience du temps médité que la main a concrétisé. La main saisie la matière, le temps est mesuré d’un geste. Le temps se blottit et se contient dans la main. On voit des matières, des formes, des surfaces, des nuances, des compressions, des effritements, des déformations de parois et de motifs, des mises en tension ».
G. T.


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