6.3.12

Michel GOUERY, 9 mars 2012

I ->













Une chose est sûre, les œuvres de Michel Gouéry dérangent, amusent, ou énervent. La collision des genres, de la petite et de la grande Histoire, la rencontre du raffinement et de la farce sont des particularités communes à ses créations. À la délicatesse et à la technicité qu’elles manifestent s’oppose toujours l’apparition subite de « lapsus », véritables glissements d’un artiste emporté par sa virtuosité et ses associations d’idées. Multipliant les influences dans ce kaléidoscope d’images, Michel Gouéry joue avec le spectateur. À la lisière entre le kitsch et le beau, le regardeur ne parvient pas à décider s’il s’agit de bon ou de mauvais goût. Michel Gouéry confronte ce qui est rassurant (c’est « bien fait », avec de jolies couleurs…) et ce qui l’est moins.










Avec ses céramiques, une étonnante virtuosité se met au service du goût le plus douteux, les matériaux les plus délicats servent le projet d’une œuvre sculpturale grinçante dont les éléments, parfois sublimes, parfois abjects, perdent généralement le spectateur, l’emmenant sur un terrain totalement miné où le jugement critique se heurte à la bienséance violentée, au « bien fait artisanal » perverti par le choix de sujets plutôt honteux, à l’ironie et aux sarcasmes d’un artiste que je qualifierais bien volontiers de Diogène de l’art (Diogène dans son tonneau qui, face à Alexandre le Grand venu lui rendre visite s’exclame « Pousse-toi de mon soleil », Diogène le philosophe cynique vivant comme un chien et s’adonnant aux pratiques onanistes les plus crues sur la place publique). Ainsi, [Michel Gouéry] se joue des questions de bon et de mauvais goût, mixant la plus grande délicatesse d’exécution aux sujets les plus scabreux, dans un vertigineux salto où le gymnaste, habile mais incommodé, renvoie le repas avalé plus tôt, et le reste… […] Il en va de cette œuvre comme des blagues les plus paillardes racontées dans les dîners mondains bien arrosés, où les intonations du « grand monde » donnent à la vulgarité ses lettres de noblesse…
Texte extrait du journal de l’exposition
« Célébration – Collection du FRAC Auvergne »,
30 janv. - 30 avr. 2010, FRAC Auvergne.



II ->

Kiss Me - Portrait of the sculptor Michel Gouery
from INVIOO on Vimeo.

III ->



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