Pourquoi la photographie ?
J’ai découvert un appareil photo dans l’appartement de mes parents vers l’âge de 12 ans.
La photographie est devenue alors l’outil d’expression qui m’accompagne encore aujourd’hui.
Il est un partenaire que je tiens par la main et qui me prend par le cou.
Pour ma part, en immobilisant l’instant, la photographie fonctionne comme un journal sauveur de la mémoire. Elle répond à la nature consciente ou inconsciente selon une dimension individuelle ou collective.
Elle permet de raconter, de dénoncer, de rêver. De se disperser ou de se dévoiler, d’extérioriser, d’être objectif ou dramatique, être dans une surenchère affective, ou dans une retenue poétique.
Elle peut être un ennemi comme un ami en fonction de celui qui réalise et de celui qui regarde.
Votre « nature terrestre » lève un voile sur la nature animale dans son environnement. Que voulez-vous montrer ?
Chaque animal vit dans un monde propre à son espèce.
Il n’est pas doté du même langage que nous les humains, néanmoins ça ne retire rien à l’expression du sensible lorsque l’animal nous regarde.
Je guette cet instant troublant et privilégié qui semble traverser la barrière qui nous sépare tout en gardant son origine propre d’animalité.
Votre représentation des animaux familiers peut parfois être inquiétante.
Est-ce volontaire ?
En redonnant à l’animal sa présence singulière dans son environnement, le caractère troublant de certaines photos vient peut-être d’un sentiment d’une étrange proximité entre nos deux conditions.
À d’autres moments au contraire, l’être familier que nous connaissons, réintégré dans sa condition animale, devient étrange et inquiétant.
Interview complète d'Édith Landau pour le magazine Corridor Elephant à retrouver pages 16 à 25
Le site de Edith LANDAU ici