... etc... , 2012, 8 x [35 x 27 cm > 65 x 54 cm]
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Qu’est-ce qui qualifie votre activité de peintre ?
Je qualifierai mon approche comme une forme d’épuisement de la peinture. J’épuise en remplissant des toiles : c’est un mouvement de vases communicants. C’est dans cet épuisement que je construis ma peinture.
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Au fait, qu’est-ce que vous essayez de faire comme genre de peinture ?
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Au fait, qu’est-ce que vous essayez de faire comme genre de peinture ?
Je ne me pose pas la question de la peinture en terme de genre. Je cherche à faire des peintures à même de répondre à ma perception de ce médium et, plus largement, à sa place, sa capacité à être pertinente aujourd’hui. J’emprunte ainsi sous le couvert de la couleur plusieurs chemins qui disent la complexité, la multiplicité du monde et des individus. J’ajouterai que ce parti pris du déplacement, du rebond d’une œuvre à l’autre, m’a amené dés le début à mettre de côté les questions de genre et a également eu pour conséquence d’être plus attaché à la somme des tableaux qu’à chaque unité.
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Auriez-vous des doutes sur le caractère de viabilité de la peinture ?
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Auriez-vous des doutes sur le caractère de viabilité de la peinture ?
Je m’interroge en effet sur le rôle qu’elle peut encore tenir aujourd’hui. Elle me paraît parfois être une affaire qui ne répond à aucune question actuelle et procède d’une certaine nostalgie chez de nombreux peintres. Je suis très partagé : d’un côté, j’ai une irrésistible attirance pour elle et je veux faire des tableaux ; d’un autre côté, je pense que la mission est impossible. Ma peinture est le reflet de la conjugaison de ces deux attitudes.
Qu’est-ce qui vous motive donc au plus profond de vous ?
C’est de l’ordre de ce que j’appellerai une intime conviction. Ca ne se justifie pas, cela se vit et se pratique.
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D’aucuns reprochent à votre travail un côté par trop décoratif, conséquence sans doute de la prégnance de la couleur sur la forme. Le décoratif pour lui-même est-il une problématique qui vous questionne ?
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D’aucuns reprochent à votre travail un côté par trop décoratif, conséquence sans doute de la prégnance de la couleur sur la forme. Le décoratif pour lui-même est-il une problématique qui vous questionne ?
Non, j’ai envie de dire que je vis avec parce que c’est inhérent à la pratique de la peinture…
De « votre » peinture ou de « la » peinture en général ?
Le décoratif n’est pas toute la peinture. Selon les artistes, il occupe une place plus ou moins grande. Pour moi cet aspect décoratif se conjugue parfois avec une élégance, une séduction, qui peut déplaire à certains ; pour moi, ce ne sont que des moyens et non une fin en soi. Je n’ai rien contre les belles choses, la séduction est dans l’art comme dans la vie. Et mon projet est peut-être d’atteindre à certain degré de beauté, à une forme de sublime.
Extrait d'un entretien de Philippe Piguet avec Didier Mencoboni,
22 janvier 2006, pour (art absolument)
22 janvier 2006, pour (art absolument)
D'autres réalisations de Didier Mencoboni sur son site,
auprès de ses galeries (ici et là), dans cet album et dans Hublots du soir.