21.3.16

Damien GUGGENHEIM, 25 mars 2016

Avez-vous déjà rêvé d’un canard ?
J’en ai rêvé la nuit dernière. Non, pas l’oiseau et sa réalité biologique, le canard. Apparaît, disparaît au rythme d’un son mécanique. Comme enfermé dans une cage d’ombre et de lumière. Pourtant il semblait m’échapper dans un mouvement tristement comique et circulaire. Voyez-vous ? Laissez-moi vous expliquer autrement. Comme lorsqu’on désir un être. Que celui-ci, par son altérité, semble nous fuir, nous rejeter, laissant derrière lui son ombre. L’ombre devient matière, occulte toute autre pensée par sa masse. Ce canard, là, dans sa mare, entouré de plantes aquatiques plus effrayantes les unes que les autres me font perdre mon calme. Le rêve de ce canard, encore et toujours, qui revient de plus en plus menaçant. Monsieur je vous assure qu’il me suit. Non, ne rigolez pas, bande d’automates ! Je n’oserais plus en parler, ridicule, oui je suis ridicule.
 Je ne suis pas fou. Réfléchissez, écoutez. Cet animal est inscrit dans l’imaginaire de tous. Les psychologues le perçoivent, comme la plupart des animaux, comme la transposition mentale des pulsions dans le monde imaginaire. Le pulsionnel vient du concept même de l’animal - anima, soit souffle de vie ou instinct. Les animaux interviennent si souvent dans les rêves et les arts. Forment des indentifications partielles à l’homme ; des aspects, des images de sa nature complexe : des miroirs de ses pulsions profondes, de ces instincts domestiqués ou sauvages. Chacun d’eux correspond à une partie de nous même, intégrée ou à intégrer dans l’unité harmonisée de la personne.

   J’y vois l’être qui m’échappe dans ce rêve, que voyez-vous ?
Héléna Lagréou, mars 2016

Diplômé de l’École Supérieure des Beaux-arts de Genève en 2004, Damien Guggenheim vit et travaille à Paris. Entre maquettes et installations, il conduit ses réalisations aux croisements du paysage et de l’histoire.












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