11.9.14

Marc CHARPIN, 12 septembre 2014


Pour faire une estampe.

Marcher à travers les bois et les champs
de préférence en hiver.
Installer son regard dans le rythme de ses pas.
S'imprégner des ombres.
Observer les vibrations du noir sur le blanc.
Puis faire du feu et éclairer l'atelier.
Prendre place, chercher le geste juste
pour écrire une présence
aux couleurs disparues de l'automne.
Lentement, dans l'ordre des tailles,
les réseaux rectilignes se superposent,
s'impriment, ensuite, couche après couche
imprégnant le papier qui révèle,
enfin, une double intention de mémoire.

                                 Marc Charpin (1935-2014)








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2.9.14

Diane de CICCO, 5 septembre 2014


Ma peinture est toujours un voyage (souvent semé d’embuches) pour arriver en cet endroit que je n’aurais su définir auparavant et qui provoque en moi l’étonnement. Ce que je pose sur la toile au commencement est une intuition poétique, une vision intérieure. C’est un départ vers un espace imaginaire, vers une manifestation du mystère. Il me faut « connaître » ce nouveau territoire, ce paysage sans nom et le faire mien ou repartir. L’acceptation, le « oui » peut ne venir parfois que beaucoup plus tard, après l’avoir atteint. Je me sens alors en résonance avec l’œuvre.  L’aboutissement est cette indéfinissable justesse. Je crois que c’est cela qui lui confère le pouvoir d’entrer en résonance avec l’autre. Nous sommes alors si loin de la raison. C’est tout le mystère de l’âme.Le parcours est long, le risque à la fois énorme et ridicule. Trois pas en avant et deux pas en arrière. Il faut rester debout et vaillant, ne pas chercher le résultat. Il arrive quand on ne l’attend pas. Je me dis par exemple : « Aujourd’hui a été une bonne  journée. J’ai remis plusieurs toiles en question ». Cela veut dire que j’avance. Mais vers quoi, je ne sais pas. J’essaie d’avoir une certaine tendresse pour moi-même et ne pas laisser l’exigence me paralyser. Je suis funambule, il faut trouver encore et encore l’équilibre subtil entre arrogance et humilité, risque et prudence, exigence et bienveillance. Et il faut savoir attendre...
Diane de Cicco









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9.7.14

Olivier PERROT, du 9 juillet au 5 septembre 2014

Né en 1963, Olivier Perrot a poursuivi des études d’art plastique à l’université de Saint-Denis. Il présente son travail pour la première fois, à 20 ans, lors de l’exposition « Dix jeunes, dix questions à la photographie ». Alain Fleig, commissaire de l’exposition, lui transmet le feu sacré : il sera photographe-plasticien ou…plasticien-photographe ; selon l’humeur du moment, la place accordé à la lumière ou le regard porté sur ses images. Depuis toujours, il vit et travaille en banlieue parisienne. Montrouge, Nanterre, Vitry-sur-Seine, c’est à la marge de la ville-lumière, à l’abri des faux-semblants, qu’il piste les traces d’activités humaines de toutes natures qui constituent une part de sa démarche artistique. L’autre versant de ses recherches plastiques se situe du côté de la question de la représentation de la réalité par la photographie. C’est ainsi que, s’affranchissant du medium que constitue l’appareil photographique, au plus près du contact avec la réalité matérielle de l’objet saisi comme image, il a - depuis plusieurs années - fait sienne la technique du photogramme. Des séries où c’est la trace laissée qui est au centre du questionnement et où le photogramme s’apparente à une technique de brouillage des pistes. Olivier Perrot est membre du Groupe Novembre avec lequel il a exposé dernièrement en Corée et à Paris. Créé en 1997, ce Groupe rassemble des plasticiens dont Jean-Louis Poitevin dit qu’ils ont pris en charge la mutation du regard qui nous affecte tous : « chacune des images que produit chacun des membres du Groupe est une épine s’avançant vers la nuit de notre œil, est une épingle qui frôle la surface translucide de notre cornée, est une pointe acide qui use la trâme de nos rêves. ». Il est aussi compagnon de la revue Cassandre et invente la couverture de chaque numéro depuis 1997. Avec Madeleine Abassade chorégraphe, il anime également un atelier de création de photogrammes au sein de l’hôpital psychiatrique de l’Institut Marcel Rivière à la Verrière. Depuis 10 ans il travaille à partir d'un stock de négatifs provenant des archives d'un laboratoire de photographie industrielle et c'est début 2014 qu'il colle ses photomontages sur les murs de Vitry-sur-Seine prolongeant ici l'héritage des surréalistes, des dadas en déplaçant ici les arts visuels hors des lieux consacrés. (voir ici)







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2.7.14

Malie LETRANGE, 4 juillet 2014

Les regards de Malie 

L’homme a la couleur du pain qu’il cuit.
Blanc, noir
Chemins de fortune ou d’infortune
Ses chaussures parlent le patois du monde
Et partout Malie est là.
Du tumulte d’un regard
Elle vous tire le portrait d’un ange
Avec son appareil à décoiffer la mémoire
Ouvrez les yeux
Dans les ciels de Malie
Tous les nuages vont à la mer

Frédéric Lasaygues