11.11.15

Sylvie MARY, 13 novembre 2015

Au delà du thème, la rayure est devenue une sorte d’outil. Pourquoi la rayure s’est imposée ?
Parce que la rayure est une structure. Elle est dans le même temps la figure et le fond, elle est l’outil d’excellence pour travailler la problématique de la figure et  du fond. Une rayure mal traitée, pliée ou divisée, brisée ou reconstitué,  fait surgir la forme du fond.
Par sa structure régulière, la rayure est la mieux à même de faire sentir les irrégularités. Jouer avec les épaisseurs des traits ou des espaces entre les lignes permet de mettre en tension l’alignement et son désordre.
Elle trace "l’illimité" puisque elle est l’écho d’elle-même, et donc la rupture n’en est que plus forte lorsquil y a des fractures. Les  discontinuités sont des limites brutales à gérer.
La rayure comme outil, est un outil rebelle, la régularité ou l’irrégularité des traits est difficilement contrôlable. Cette part d’insubordination est aussi son intérêt, il permet de faire jouer au hasard un rôle actif. On n’est plus seul dans le partie, des éléments libres s’en mêlent. Mais pour "laisser faire l’incontrôlable" dans son travail,  il faut qu’il soit irréversible.
En fait, dans la réalité de la peinture, rien n’est jamais vraiment irréversible. Et l’outil si compliqué soit-il, peut-il être indépendant de la main qui l’utilise et de la pensée qui le conduit ?   La "part d’incontrôlée"  restera plus ou moins libre,  puisque récupérée et mise au service du travail final. Qui veut croire que l’intervention laissée au pur hasard des propriétés de l’outil ne fait pas partie de l’expression personnelle ? 




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