D’abord il y a le carton. Sa matière, sa forme, sa couleur. Il peut être
minuscule, un simple emballage d’une boîte de feutres ou plus grand, une coque
de protection d’un appareil électroménager. Depuis 2005, Pierre Corthay utilise
le carton pour créer des tableaux- sculptures. Une fois peint, le carton
pourrait être de la porcelaine, de la terre cuite, de la céramique. Tout, sauf
ce qu’il est vraiment. Le carton est dénaturé de sa fonction d’emballage. Par
le prélèvement, la découpe, le collage, Pierre Corthay se crée son univers de
formes. Creux, bosses, masses, courbes, son répertoire formel est sympathique
et gourmand.
« C’est un lien inconscient qui s’est manifesté entre mon travail
initial d’artisan bottier et cette pratique. Le soulier est un véhicule pour
l’homme, sans doute le plus ancien. Il le protège et lui permet de se déplacer,
au même titre que le carton de calage permet à l’objet inerte d’être déplacé
dans de bonnes conditions de sécurité. C’est également une forme qui entoure
amicalement l’objet, pour le protéger. »