« Esthétique de la résistance »
Ma peinture est indissolublement liée à mon écriture. Et, pourrais-je dire, à mon engagement éducatif. Travaillant avec des enfants, j’ai peint des enfants... Et lorsque j’ai entrepris, il y a longtemps, très longtemps, des recherches sur ma famille, j’ai peint des « portraits de famille », au pastel à l’huile, et en grand format, à partir de documents d’archives que j’ai découverts et réinterprétés. Au même moment, je peignais de grandes toiles abstraites inspirées de l’action-painting, parallèlement à l’écriture du livre Les Disparus de Gatti de Gamond, qui m’a pris 13 ans de recherche et d’élaboration, j’ai pratiqué la gravure sur cuivre à la pointe sèche, dans des formats de plus en plus importants, sur le motif des ronces que j’ai peintes à Bruxelles, d’abord au pastel, en privilégiant les masses et la couleur, puis avec des pointes de carreleur pour graver plus profond et avoir de « beaux noirs », en concentrant mon trait sur le contour et la forme, de manière pratiquement abstraite, m’efforçant de conserver le mouvement de la plante, sans possibilité de repentir.
Frédéric Dambreville, novembre 2024
En regardant Théodore Rousseau
A L M. (en souvenir de l’exposition « La voix de la forêt »)
Je ne cesse de construire et déconstruire le paysage au second plan, inspiré de Théodore Rousseau, d’un de ses tableaux représentant une source, dans le département du Doubs (La Source de Lison, 1863).
Il y a comme un double hommage : à ce merveilleux peintre de paysages que j’admire depuis très longtemps, et au personnage féminin, contemporain, qu’on voit de dos, en train de contempler une peinture de Rousseau. Elle-même grande dessinatrice de paysages, et, en particulier, de masses forestières, d’arbres.
C’est donc un hommage à la nature et à la peinture. Au portrait et au paysage. Au vivant.
Je ne cesse de reprendre à la fois le paysage et le personnage, même si ce ne sont que des « détails ». Tous deux se fondent dans la source, et notre regard est (ou doit être) le regard du personnage.
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