9.5.17

Isabelle AUDOUARD, 12 mai 2017

Isabelle Audouard donne à voir, depuis déjà quelques années, des pièces qui ne sont ni tout à fait des sculptures, ni réellement des constructions ou des compositions. Donc, selon la langue et le lieu, le travail des volumes et leur habillage construisent la sensation d’un espace naturel dans lequel elle noue un lien ambivalent entre fusion et contraste qui peuvent aussi se faire en résonance. Mais il ne faut pas s’y méprendre ! L’artiste qui investit librement l'espace réinvente les lignes, les volumes, les matières pour y inclure le temps, la nature, l’homme et l’érotisme, le tout avec légèreté et volupté.
Ainsi, Isabelle Audouard habille les volumes d’un jeu de textures, tandis que les débords les protègent. Cette alternance de pleins et de vides, de courbes et de décrochements joue avec les angles de vision et façonne « une architecture » tour à tour imposante, en apesanteur, en équilibre, unifiée ou éclairée. Faisant montre d’échappées visuelles sur l’espace, hors du dessin. L’identité forte de son travail compense ainsi l’échelle de l’espace tout en favorisant la perception d’ensemble.
Cette recherche, d’un dialogue fécond entre la quiétude d’un espace clos et l’ouverture de l’espace, légitime ainsi le parti de formes simples et franches dans la veine du constructivisme Russe, associé à des matériaux proche de l’arte povera, dans lesquels se lit, en filigrane, l’héritage de l’abstraction géométrique.
Qu’il s’agisse des dessins préparatoires, des grands dessins, des sculptures, ou encore des volumes sculptures, chaque élément se caractérise par un équilibre statique faisant écho au langage de formes, qui fait du vide un ciment entre les volumétries en tension. A chacun d’en voir la genèse, dont l’axialité, dynamisée par un travail sur les décrochements, autorise les ruptures et les sources d’inspiration. La stèle, le menhir ou encore la borne kilométrique sont les formes primales, qui par différents médiums, pour reprendre les propos de l’artiste « donne naissance à des volumes dans l’espace ».

                       Marie-Pierre Mazeau-Janot, historienne de l’art.












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