Inspirée de photos personnelles et de documents d’archives empruntés à la presse, à l’histoire de l’art et de l'architecture, Laure Djourado recompose une réalité-fictive en laissant une place à l’arbitraire.
« Laure Djourado explore le contour de nos postures et de nos impostures, les jeux de rôle, les jeux de regards, les jeux de miroir jusqu’à questionner notre besoin de validation, notre narcissisme. Elle fracture les séquences de l’été pour nous donner à voir tout ce qui les compose ou les décompose.
L’époque regorge de nouveaux Narcisses, intimité offerte et selfies à la pelle, mise en scène de nos vies et poison de la comparaison. Laure interroge la façon dont on se dévoile, la conscience du regard de l’autre, la tyrannie de l’apparence. Elle met en abyme les regards croisés, personnifie les objets qui deviennent des acteurs ou des spectateurs. Depuis toujours, elle est fascinée par l’impudeur affichée au bord des piscines, sur les plages, dans la langueur du sud. Elle observe les corps dans la lumière de l’été, le bleu miroitant des piscines, l’azur éclatant des ciels de la Riviera, les reflets scintillants de l’eau, la clarté éblouissante.
Derrière les façades, il y a les peaux nues et sensuelles, offertes, les corps qui prennent la pause et le soleil, s’exposent, les nageurs qui se prétendent indifférents et libres. Irrévérencieuse, l’artiste se joue des codes classiques et n’aime rien tant que les surfaces, les lignes, la géométrie, rémanence heureuse de sa formation d’architecte. Elle nous offre ainsi un miroir façon période bleue. Le bleu qui déshabille, qui écrase tout comme la chaleur d’été, couleur barbare pour les Romains, monochrome opulent pour les peintres modernes, promesse de beauté nécessaire à l’humanité. »
Elisabeth Cadoche
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