22.11.10

Martine DERRIER, 26 novembre 2010


"J’ai toujours été fascinée par la langue et tout ce qui est en rapport : la lettre, le mot, la phrase, le texte, l’œuvre écrite de sa plus petite unité à sa forme la plus accomplie aussi bien son contenu que son contenant : la lettre du mot, le mot de la phrase, la phrase du chapitre, etc... C’est ainsi que je me suis intéressée très tôt au graphisme, pour faire les annonces du salon de coiffure de mes parents, à la publicité quelques années plus tard dans une école de publicité puis aux Beaux-arts, à la poésie (autre épisode de ma vie) puis au théâtre qui occupe toute ma vie actuelle.

Le théâtre est à mon sens une belle illustration de la mise en scène du texte qui doit être très précise vis-à-vis de l’utilisation des mots, de leur sens et de l’espace-temps qu’ils occupent. Mon travail plastique est devenu plus marginal, tout en restant attaché au graphisme, aux enluminures et à l’écriture. Maintenant, je me libère de tous mes apprentissages pour revenir à mes premiers émois de composition des lettres, des mots, leur place dans un espace donné, leur sens, leur mise en jeu dans un souci poétique ou ironique. La forme puzzle, suite, pointillée a émergé avec l’évidence de ce qui précède : l’imbrication du plus petit au plus grand, le mot paysage, l’abstraction proposée par le dessin, la citation qui nous ramène au sens..."