Gudrun von MALTZAN, le 26 janvier 2018
Le
travail graphique ou pictural exécuté directement sur une
diapositive qui caractérise les œuvres de Gudrun von Maltzan, rend en effet
plus palpable certains aspects fondamentaux de cette œuvre qui traite de la
peinture sans jamais y toucher. C'est que l'intervention manuelle sur l'image
automatique que représente un dispositif est plus humble, plus patiente aussi
que sur un tirage photographique. Il s'apparente à une activité d'enlumineur au
Moyen-Age, de par le format (24 par 36 mm) sur lequel travaille l'artiste, et
de par le jeu de lumière qu'ouvre un travail miniaturisé dès
qu'intervient l'agrandissement de l'état final de l'image. Mais
d'autre part, le travail graphique devient aussi plus manifeste, et plus
dominant. L'origine de cette idée d'un travail graphique sur une image devient
donc beaucoup plus nettement visible. Cette pratique qui soutient l'œuvre de
Gudrun von Maltzan correspond, comme le montrent en effet les travaux sur
diapositive, en premier lieu à la gravure sur bois, média extrêmement
important, sinon dominant, dans l'art allemand depuis la Renaissance, mais qui
se trouve ici repris, ré-inventé en fonction de l'idée qu'une image,
aujourd'hui, n'arrive plus à être une image chargée de sens, donc
d'expressivité, que si elle arrive à accéder à un statut de fragment, de ruine,
des images toutes-faites qui circulent dans le monde médiatique
post-industriel.
Robert Fleck (extrait)
Le site de Gudrun von Maltzan ici
Son Hublot du soir