6.10.19

Laurence EGLOFF le 11 octobre 2019


Formée d’abord aux techniques de l’image imprimée (sérigraphie, gravure, lithographie), j’éprouve un fort intérêt pour la répétition et la déclinaison, goût qui se retrouve dans ma pratique picturale. Par la reprise d’images existantes, tirées aussi bien du répertoire figuratif commun (emballages de produits de consommation, imagerie enfantine, photos de famille), que de l’histoire de l’art (Tiepolo, Botticelli, Vélasquez, Goya, Tintoret, David…), j’opère un travail d’appropriation des images, une sorte d’encodage. Il s’agit en effet pour moi de traduire ces images dans mon propre langage plastique, que celui-ci se matérialise sur des toiles, du papier, des tapisseries, ou d’autres supports non « nobles ». Par l’exercice répété et presque obsessionnel du dessin, j’intègre certains de ces motifs, ne cherchant pas à en rendre l’aspect figuratif ou narratif, mais transmettant une lecture spatiale que j’en fais, délibérément neutre et mécanique dans le geste. Ecartées par moi de leur sens premier, ces images acquièrent une vie particulière et s’intègrent dans leur nouveau monde, le mien. Il est pourtant intéressant de constater qu’une fois débarrassées de leur signification narrative elles (re)deviennent pour le spectateur reconnaissables, et qu’elles font ressentir à celui-ci une familiarité avec ce qu’il voit, même s’il n’est pas en mesure de citer l’origine de ce « déjà-vu ».




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