Vue de l'atelier |
Contretemps
Les perles s'enfilent sur les minces tiges de métal, créant une structure comme du temps noué, ainsi que Fabienne le définit. Un labyrinthe temporel à chaque fois recommencé, selon les modulations des lignes, des intervalles entre les espaces concentrés et les espaces de silence. Le mouvement rythmique des structures des perles est constitué d'une alternance de moments de tension et de détente, chaque moment de tension appelant son propre moment de détente.
Les perles s'enfilent sur les minces tiges de métal, créant une structure comme du temps noué, ainsi que Fabienne le définit. Un labyrinthe temporel à chaque fois recommencé, selon les modulations des lignes, des intervalles entre les espaces concentrés et les espaces de silence. Le mouvement rythmique des structures des perles est constitué d'une alternance de moments de tension et de détente, chaque moment de tension appelant son propre moment de détente.
Faire / s'affairer
Ces particules perles, boules d'argile produites d’un geste répétitif et preste, et dont la fabrication de la structure est déterminée par les temps successifs de la transformation de la matière : rouler, piquer, cuire, émailler, assembler et enfiler, nouer les liens. Et recommencer.
Le temps du faire est un temps qui existe mais il ne se donne pas à voir, comme pourrait l'être l'empreinte d'un geste dans la matière. Le faire sans cesse des mains agitées afin de pouvoir penser et vouloir avec obsession que ça tienne, que la forme tienne. Faire tenir l’ensemble, essai fragile d’équilibre.
Faire / donner à voir la couleur
Le blanc non blanc des perles se nuance, des transparences des différents émaux utilisés. Blanc-gris, blanc-rose, blanc-bleu, blanc-terre, blanc-jaune, blanc-violet. Les perles diaprent l'espace, répétant l'idée de la blancheur à chaque fois changée. On ne joue pas à cache-cache avec le mur blanc.
Les engrenages de perles tissent, au fil des variations rythmiques des gruppetti, le schème principal et arachnéen, faisant apparaître les trouées d’espace.
Les engrenages de perles tissent, au fil des variations rythmiques des gruppetti, le schème principal et arachnéen, faisant apparaître les trouées d’espace.
Une phrase s'installe, les lignes de perles descendantes en miroir des lignes de perles ascendantes, et à chaque fois recommencée, se transforme.
Les espaces vides entrent dans les rythmes du mouvement des structures des perles, ils retardent ou isolent l'instant de les voir.
Ordonner ensemble, des ensembles
Ordonner ensemble, des ensembles
L’ensemble des perles résiste à la disparité du regard. Et pourtant, ne peut-on s’arrêter sur des visions fragmentaires, c'est-à-dire un cheminement temporel et instantané que conduisent les attaches qui lient les perles entre elles, donnant une multitude de directions, de points, d’inclinaisons, de vides faisant formes, de positions du voir.
C'est la simultanéité entre vides et perles, qui ancre notre vision dans le mouvement. Ça se déroule. Le ruban se déploie, les structures font plis dans l’espace.
C'est la simultanéité entre vides et perles, qui ancre notre vision dans le mouvement. Ça se déroule. Le ruban se déploie, les structures font plis dans l’espace.
Où cela vacille
Au seuil de l'espace vibratile des structures-perles, le contour est incertain, comme un instant latent de ce que pourra être la structure enfin mise en place dans l'espace. Il porte le poids que font peser les perles d'argile, accumulées et serrées, leurs plis, il porte aussi les tensions que produisent les attaches aléatoires. La forme reste mouvante, elle incline vers un mouvement ondulatoire. Elle cherche sa place, sa tenue, il en va ainsi de toute chose légère et pesante en même temps.
extrait de « Faire du bruit avec les yeux
Contretemps »