Mon travail s’articule, pour partie,
depuis une vingtaine d’années,
autour de la réappropriation de matériaux du quotidien. Ces matériaux sont
travaillés pour leur dimension organique et métaphorique, ceux-ci étant à la
fois révélateurs de l’intime du corps, d’une archéologie humaine et d’une
empreinte collective.
Ces sculptures murales suscitent
une double lecture, une première perception est d’ordre décoratif puis une
deuxième recouvre un sens plus métaphorique, qui évoque à la fois l’intimité et
l’universalité de ce que Georges Perec qualifie d’infra-ordinaire, « Ce qui
se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien,
l’évident, le commun, l’ordinaire,
l’infra-ordinaire, le bruit de fond, l’habituel, comment rendre compte, comment
l’interroger, comment le décrire ? » in L’infra-ordinaire,
Le Seuil, 1989.
Ces dispositifs de nuanciers dialoguent
avec le design mais un design animé par les traces colorées du vivant.
En
effet, les surfaces sensibles des trames tissulaires enregistrent les rêves et
les histoires vécues, à la manière du papier photosensible en photographie.
Ici ces surfaces sont conditionnées sous
une membrane protectrice de verre, qui à la fois protège et fait rayonner la
matière colorée, de manière quasi précieuse et unique.
Chaque loupe, point
traversé par la lumière, renvoie à l’individu, à la cellule, à son code
génétique.
le site d' Olivier Peyronnet ici
Son hublot du soir