Diane de CICCO, 5 septembre 2014
Ma peinture est toujours un voyage (souvent semé d’embuches) pour
arriver en cet endroit que je n’aurais su définir auparavant et qui provoque en
moi l’étonnement. Ce que je pose sur la toile au commencement est une intuition
poétique, une vision intérieure. C’est un départ vers un espace imaginaire,
vers une manifestation du mystère. Il me faut « connaître » ce nouveau
territoire, ce paysage sans nom et le faire mien ou repartir. L’acceptation, le
« oui » peut ne venir parfois que beaucoup plus tard, après l’avoir atteint. Je
me sens alors en résonance avec l’œuvre.
L’aboutissement est cette indéfinissable justesse. Je crois que c’est
cela qui lui confère le pouvoir d’entrer en résonance avec l’autre. Nous sommes
alors si loin de la raison. C’est tout le mystère de l’âme.Le parcours est long, le risque à la fois énorme et ridicule. Trois pas en
avant et deux pas en arrière. Il faut rester debout et vaillant, ne pas
chercher le résultat. Il arrive quand on ne l’attend pas. Je me dis par exemple
: « Aujourd’hui a été une bonne
journée. J’ai remis plusieurs toiles en question ». Cela veut dire que
j’avance. Mais vers quoi, je ne sais pas. J’essaie d’avoir une certaine
tendresse pour moi-même et ne pas laisser l’exigence me paralyser. Je suis
funambule, il faut trouver encore et encore l’équilibre subtil entre arrogance
et humilité, risque et prudence, exigence et bienveillance. Et il faut savoir
attendre...
Diane de Cicco