Dans mes dessins, j’associe le
plus souvent le texte et l’image.
Soit je pars de phrases. Je les articule en une succession
logique, les reliant par des flèches, un peu comme des schémas. Ces phrases
suscitent des dessins qui, à leurs tours, libèrent d’autres mots. Ils se
recouvrent les uns les autres, s’effacent ou se raturent et construisent une
constellation, comme une pensée en train de se fabriquer.
Soit je reprends une photo (souvent seulement les
personnages) et je lui adjoints un texte narratif décalé. Ce décalage rend la
représentation énigmatique et de cette faille peut s’engager un récit.
Qu’ils soient de l’ordre du schéma où d’une prétendue
illustration, ces dessins semblent raconter une histoire mais ce n’est pas
cette histoire qui m’intéresse, c’est le processus narratif.
Comment ouvrir la possibilité d’un récit ? Etre au bord
d’un univers, en ressentir déjà tous les mouvements, sans que l’intrigue ne
soit jamais résolue.
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