23.6.15

Danielle GUTMAN HOPENBLUM, 26 juin 2015

Dans mes dessins, j’associe le plus souvent le texte et l’image.
Soit je pars de phrases. Je les articule en une succession logique, les reliant par des flèches, un peu comme des schémas. Ces phrases suscitent des dessins qui, à leurs tours, libèrent d’autres mots. Ils se recouvrent les uns les autres, s’effacent ou se raturent et construisent une constellation, comme une pensée en train de se fabriquer. 
Soit je reprends une photo (souvent seulement les personnages) et je lui adjoints un texte narratif décalé. Ce décalage rend la représentation énigmatique et de cette faille peut s’engager un récit.
Qu’ils soient de l’ordre du schéma où d’une prétendue illustration, ces dessins semblent raconter une histoire mais ce n’est pas cette histoire qui m’intéresse, c’est le processus narratif.
Comment ouvrir la possibilité d’un récit ? Etre au bord d’un univers, en ressentir déjà tous les mouvements, sans que l’intrigue ne soit jamais résolue.
 Et au delà du processus narratif, à travers la modestie du dessin, la rature, la coulure ou l’effacement, trouver une façon dynamique d’occuper la feuille. Approcher du vivant par le ratage, la possibilité de l’échec et les perspectives de liberté qu’il laisse entrevoir.




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