5.12.25

Emmanuèle LAGRANGE du 12 décembre 2025 au 09 janvier 2026

Aller à la rencontre de l'encre de Chine transforme une vie. Car qui la fréquente au pinceau chinois aborde immanquablement le vide et le plein, le Yin et le Yang ; une autre façon de chercher la lumière et de se tenir en équilibre... Par son trait de pinceau, et ce depuis des millénaires à travers l'art calligraphique ou de paysage, le peintre s'est fait vecteur d'une énergie cosmique qu'il canalise par son expression artistique, sur le papier.

Il existe des milliers de papiers de riz. Fruits de savoirs-faire très anciens, ils ont tous des spécificités d’absorptions et de tenues à l'encre différentes qui guideront mon choix en fonction du rendu que j'espère. Mais au-delà de ces profils techniques, leurs origines géographiques et culturelles alimentent mon imagination et mon geste.
Pour moi, l'acte de peindre sur ce support est l'alliage, ou l'alliance, de deux mondes, deux cultures. Des hommes et des femmes ont contribué à ce que cette feuille de papier existe et parcourt des milliers de kilomètres pour que je m'y exprime.
L'émotion est là, à chaque fois.

En regard à ma culture occidentale et française, pénétrer dans l'univers du paysage à l'encre et se l'approprier est un vrai pas de côté. Ce que je vous propose est donc un métissage. 


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                      Le HUBLOT du 12.12.2025


22.11.25

Mathieu WÜHRMANN du 28 novembre au 12 décembre 2025

 Almanach — Sur le motif

Je me suis assis dans cette prairie, attiré par trois espaces.
La frontalité d’une rangée d’arbres – sombres, souvent à contre-jour – délimite le haut de la prairie dans laquelle je travaille.
Mais cette surface horizontale semble animée d’une force de vie qui cherche à s’échapper de ce plan. Les herbes tendent vers la lumière, dans un enchevêtrement qui s’élève. Les insectes, les mouches, les graines de pissenlit franchissent la frontière du sol.
C’est l’air du ciel… Tout veut monter, s’élever, sortir de ce plan.

Mon regard aussi monte, guidé par ce qu’il contemple, lentement, avec douceur. Il suit les grands mouvements dans la masse sombre des feuilles, semblables à des courants dans un océan.
Il faudrait plus d’une vie pour regarder cela. Pourtant, ces mouvements dans les arbres rejoignent une profondeur, celle de l’air et du ciel, là où le regard ne s’accroche plus à rien mais avance encore.
Le regard ressent une direction, comme une trame à suivre.

Et parce que je reviens jour après jour, une autre dimension apparaît : le temps qui s’accumule.


Ce que je note, ce que je peins, ce que j’efface, devient une forme d’almanach : un relevé patient des variations, des infimes déplacements de lumière, de vent, d’insectes.
C’est un almanach proche de celui dont parlait Aldo Leopold dans Almanach d’un comté de sable : non pas un inventaire, mais une manière d’habiter le temps, d’apprendre à lire ce que le lieu écrit avant moi.

Le papier lui-même en porte la mémoire : la pluie y dépose ses constellations de taches, le gel cristallise la peinture, le soleil en tend les fibres. 

Dans cet espace, les choses les plus simples — le frémissement d’une herbe, la poussière du sol, une ombre qui traverse — défilent devant moi. Elles sont proches de la terre, modestes, premières.
Et c’est avec un crayon de cire d’abeille, matière vivante et élémentaire, que je tente de les inscrire sur le papier, comme on consigne les jours qui passent.

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                     Le HUBLOT du 28.11.2025
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8.11.25

Julien KASTLER du 14 au 28 novembre 2025

C'est souvent par la vitre qu'on aperçoit en premier les perspectives d'un nouveau voyage.

Et comme un navire dans la ville, un sous-marin des faubourgs, une soucoupe volante à la sortie du métro, il attend là, au coin d'une place... sans prévenir, à toute heure du jour ou de la nuit, le Hublot nous embarque pour des kilomètres immobiles, des voyages en profondeur, intérieurs et extérieurs, des mélodies silencieuses... bref, un peu comme un miroir le Hublot nous donne à voir ce qu'on n'aurait pas vu et on repart sans forcément avoir vu ce qu'on pensait voir...

Aujourd'hui, c'est mon tour d'habiter la capsule, de planter mon décor... merci au pilote pour cette belle invitation !

Quant à moi, plutôt qu’astronaute, je suis devenu explorateur de ce qui m'entoure, c'était plus abordable !

Pas besoin d’aller très loin : il suffit de nous promener dans les bois, de cueillir des champignons ou des fraises, de respirer, d’observer, de lever parfois les yeux vers le ciel et la mer.

Mes tableaux, je crois, cherchent à se rapprocher de nous. Ils racontent des atmosphères, des silences, des instants suspendus. Ils veulent peut-être nous ressembler.

Avec les odeurs d'huile qui sèche, leur mémoire, leur solitude, mes paysages - réels ou rêvés - invitent à une contemplation lente, au repli sur soi, à un souffle d’introspection.

J'espère que mes deux toiles exposées ce mois de novembre sauront vous rencontrer là, simplement, comme vous êtes !

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                      Le HUBLOT du 14.11.2025
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24.10.25

Hélène MOUGIN du 31octobre au 14 novembre 2025

Il arrive qu’un parfum ou une odeur nous plonge instantanément dans un lieu précis de notre mémoire. Un formidable précipité de données sensibles s’impose alors à nous, avec la même force qu’une poésie. C’est ce vers quoi je tends : je propose des rencontres…

En point départ, il y a la matière-vie dont la qualité est de se dérober. Il y a le doute. Il y a le désir de donner forme à autre chose…

Le dessin m’accompagne. La terre est le matériau complice. Les autres matériaux s’insinuent, s’amusent… Je bouture, je recycle, j’hybride, je réinterprète, j’ajoute, je reprends des travaux antérieurs ou des fragments. L’intime et l’écho du monde, les petites vérités d’atelier et les questions insondables se rencontrent…

Je ne peux croire en ma perception des choses que lorsque la forme finie me fait face. Une certaine familiarité peut alors se dévoiler sous des allures étranges.

Hélène Mougin. Octobre 2025




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                     Son HUBLOT du 31.10.2025
                      Le HUBLOT du 07.11.2025




10.10.25

Mariana BANKOVA du 17 au 31 octobre 2025

Depuis mon plus jeune âge, je suis habitée par une relation énigmatique au dessin, aux couleurs et à l’art. Très jeune, je pressentais déjà que ces langages résonnaient profondément en moi.

Arrivée à Paris, on m’a souvent décrite comme une « nomade culturelle ». Je traverse les disciplines artistiques comme je traverse les pays et les langues, chacune devenant un nouveau territoire d’expression. Une constante demeure : mon intérêt pour les relations humaines, pour le corps et son langage universel. Entre mes performances théâtrales, mes créations de bijoux, mes dessins et mes toiles, un fil invisible se tisse : l’humanisme est au cœur de ma démarche. Le vivant y tient une place essentielle. Je représente les animaux avec leur âme et leur sensibilité, au même titre que les êtres humains.
Mes influences se nourrissent de la littérature, de l’histoire de l’art et des grands thèmes de la peinture classique, des figures bibliques comme Judith, mais aussi du quotidien.
Mes travaux récents s’attachent surtout à des compositions figuratives où la femme occupe une place centrale, qu’il s’agisse des femmes de ma famille ou de mon propre reflet. 

 

Mariana Bankova, artiste peintre franco-bulgare née en 1971 en Bulgarie, explore depuis l’enfance le dessin, la couleur et le mouvement. Formée à l’Académie des Beaux-Arts de Sofia et à la New Bulgarian University en scénographie, elle perfectionne son expression plastique et découvre diverses techniques picturales. Mariana s’installe à Paris en 2008, où ses dessins sombres et puissants interrogent le corps et le mouvement, tandis que ses peintures, brutes et étrangement figuratives, explorent une féminité contemporaine et vibrante. 


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                       Le HUBLOT du 17.10.2025
                  Le HUBLOT du 24.10.2025

26.9.25

Jing WANG du 03 au 17 octobre 2025

Je suis une artiste plasticienne d'origine chinoise vivant à Paris depuis 2014. Ma création évoque la mémoire collective et individuelle. Nourrie par l’histoire de ma terre natale et celle de ma mère biologique, influencée par la spiritualité et les traditions chinoises, je partage un univers poétique et onirique hors de notre espace-temps. Ma pratique est multidisciplinaire et j’utilise photographie, performance, sculpture, installation, vidéo et dessin…, comme des outils selon ce que je veux exprimer. Actuellement, mon travail se déploie autour de deux axes essentiels : l’origami (art traditionnel chinois et japonais du pliage de papier) et le Nihonga (peinture japonaise traditionnelle influencée par l’art chinois). À travers ces deux pratiques, mon objectif est de renouveler les langages artistiques afin de créer un dialogue entre l’Orient et l’Occident, ainsi qu’entre héritage culturel et modernité. 


Fragments Rêvés est une série de sculptures et de macrophotographies débutée en 2020. 

Les sculptures associent des pierres semi-précieuses brutes et des origamis confectionnés en papiers variés. Chaque pièce est unique, présentée sur un socle en laiton et bois patinés, et protégée sous un globe en verre soufflé artisanal.

Les macrophotographies sont réalisées à partir des pièces de sculpture isolées, avant qu’elles soient fixées sur leur socle. Chaque image est fusionnée de vingt à cinquante mises au point, afin d’obtenir une netteté optimale. Ce procédé me permet d’explorer le sujet sous un autre angle. En utilisant un fond noir ou blanc, avec plusieurs sources lumineuses, j’invite à un voyage poétique et onirique hors de notre espace-temps.

Par association de ces deux éléments se crée un dialogue entre mémoire individuelle et collective, qui interroge les relations entre l’humain et la nature.

 

La série de Nihonga Au cœur du Royaume présente des paysages extérieurs — de montagnes et d’eau. À la différence des peintures traditionnelles shanshui à l’encre de Chine, où la présence humaine est discrète et humble, mes tableaux privilégient des espaces entièrement dépourvus d’homme.

En créant du brouillard ou de la brume, je dissimule et estompe certaines parties du tableau, laissant place à l’imaginaire. Le vide est aussi important que le plein ; l’invisible occupe autant d’espace que le visible.

Du bleu turquoise au bleu nuit, les nuances évoquent à la fois l’immensité du ciel et la profondeur de l’océan. Les tableaux deviennent alors des hublots de vaisseaux ou de sous-marins, invitant à la découverte de mondes surréels.


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                           Le HUBLOT du 03.10.2025
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16.9.25

Sofi VINCENT du 19 septembre au 03 octobre 2025

Après avoir travaillé autour de l’intime et l’extime, de l’expression des mémoires émotionnelles, j’aborde ici l’apprivoisement de mon ombre, de ma réalité psychique inconsciente.

L’ombre est la part de soi ignorée voire dénigrée. Elle peut surgir, rugir, créer le chaos quand elle n’est pas encore apprivoisée. Il s’agit alors de s’en approcher pour l’apprivoiser. La reconnaitre et l’intégrer pour se sentir libre à l’intérieur.

Je présente ici tout d’abord « DÉNI », déni de la lumière, du vivant, du vibratoire. 

Puis « Émergence I » qui donne à voir le chemin hasardeux parfois douloureux choisi par la lumière.

 

Je joue et me laisse jouer par la fluidité de l'encre sur le papier. J’accepte la trace comme état final et j’accueille l'empreinte du geste comme juste expression de mes émotions. Je choisis la verticalité


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                      Le HUBLOT du 19.09.2025
                      Le HUBLOT du 26.09.2025



20.8.25

Yujoo HONG du 05 au 19 septembre 2025

Ma démarche artistique s’ancre dans une réflexion sur les valeurs spirituelles et sur la manière dont elles évoluent au sein de notre société contemporaine. Dans un monde urbain en perpétuelle mutation, marqué par le développement accéléré et la transformation constante, le respect de la nature et le lien avec l’invisible semblent peu à peu s’effacer. Pourtant, ces valeurs fondamentales étaient autrefois profondément enracinées dans la vie quotidienne.

Ayant grandi dans un village imprégné de chamanisme et de respect pour les forces naturelles, j’observe avec attention la disparition progressive de ces valeurs. Que sommes-nous en train de perdre ? Qu’est-ce que nous ne devons pas oublier ?

Si chaque culture et chaque époque exprime la spiritualité à sa manière, on y retrouve des symboles communs et une sensibilité universelle. Je collecte et tisse ces éléments pour nourrir une œuvre plurielle, mêlant peinture, installation et vidéo. À travers cette approche, j’invite le spectateur à une forme de contemplation, à une prise de conscience silencieuse de ce qui s’efface, et de ce que nous avons peut-être encore à préserver.

                    Le site de Yujoo HONG ici                                            Son Instagram

                    Le HUBLOT du 05.09.2025


28.6.25

Muriel DOREMBUS du 04 juillet au 05 septembre 2025

Transformer le récit en chemins de regards par Gaetano Persechini

  

De quoi sont faites les peintures de Muriel Dorembus ?

Elles sont constituées d'une infinité de questions, car de prime abord on ne sait pas ce que l'on regarde.

Sont-elles des paysages, réels, rêvés ou intérieurs, des Natures fossiles, des jardins secrets ou incertains, des lointains océaniques ou terrestres, des arbres antiques, des roches gisantes, des cosmogonies, des traces, des empreintes, qui nous maintiennent au bord du monde, ou uniquement des signes, pour conspuer la mort.

Tout cela, mais avant toutes choses de la peinture. La peinture qui dessille notre regard. Dans notre expérience de voir, notre œil fouille la moindre parcelle du paysage et de la toile, avant de revenir au tout. Notre regard passe ici par une sorte d'enfouissement avant de renaître à l'éclat, à la surface, là où les ombres errantes, les fluides, les ondulations, les formes, glissent et s'étalent, creusent puis surgissent comme des « chants profonds, des voix-lumières ».

Au cœur des nombreuses heures que Muriel passe à l'atelier, elle tente de rétablir le chaos.

Toucher, c'est abîmer, dit-elle.  Encore une affirmation que l'on questionne. N'est-ce pas inévitable, en peinture. N'est-elle pas, la peinture, telle que la pratique Muriel, un éternel recommencement, pour « voir », espérant l'apparition ou la révélation.

Il s'agit alors, au centre de ce chaos de faire surgir une présence, et si tout va bien, car l'artiste est souvent insatisfaite, de la beauté.

Mais la question revient, de quoi est faite la peinture de Muriel Dorembus, que nous dit-elle ? Peut-être comme l'exprimait Bram Van Velde pour lui-même, peint-elle l'impossibilité de peindre.

De ses mystérieux amalgames, recouvrements, recommencements, surgissent des rivages où accoster, pour reprendre souffle, s'éloigner des tempêtes de la nuit et revenir à l'essence de la peinture, du geste, de la trace et du signe.

Alors inlassablement Muriel peint. Car tout art est heureux dont la réalisation est réussie, et ce quel que soit le sujet, si celui-ci est bien peint (Judith Reigl)mais surtout me dit-elle encore dans le silence et le chaos de l'atelier, espérer jusqu'au bout libérer le rêve à portée de nous, comme un secret qui viendrait enfin nous parler et transformer le récit en chemins de regards.                                                                                                                             


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                      Le HUBLOT du 04.07.2025
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13.6.25

Pierre DELCOURT du 20 juin au 04 juillet 2025

Pierre Delcourt vit et travaille en Bretagne et à Paris. 

Dans ses peintures abstraites et intimistes la réduction des moyens et la simplicité du langage ouvrent un espace poétique qui se dévoile et se dérobe à l’infini. 

Il puise son inspiration dans la nature et la lumière bretonne mais aussi dans le dialogue avec la poésie, réalisant depuis plusieurs années de nombreux livres d’artiste. 

Dans une monographie publiée en 2021 aux Éditions Ombre et Lumière, il parle de son parcours en ces termes :

« À 18 ans, après quelques mois en fac de philo, je suis parti sur les chemins de mes rêves. Avec l'impatience de tout voir, tout faire, tout découvrir, tout apprendre, la pêche d’abord, les cargos ensuite, comme matelot, mécanicien, radio. La mer représentait cet espace ouvert, creuset inépuisable de tous les possibles. Pendant toutes ces années, le dessin et la peinture m’ont accompagné et m’ont ouvert à une réalité sensible qui a remplacé peu à peu la nécessité d’éprouver ma présence au monde à travers le voyage. Grâce à la peinture et au dessin, cette recherche d’unité, cette possibilité d’un lien à moi-même et au monde est enfin devenue accessible [...] ».  




                    Le site de Pierre DELCOURT ici
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                                                                  Pierre DELCOURT expose actuellement à 
                                                                  Espace Art et Liberté Charenton-le-Pont 
                                                                  Centre commercial La Coupole Métro Liberté
                                                                                  jusqu'au 1er juillet 2025
                                                                          (Galerie UNIVER hors les murs)

                                                                                Exposition collective


                                                                                         ET À VENIR...




                      Le HUBLOT du 20.06.2025
                      Le HUBLOT du 27.06.2025