Je suis une artiste plasticienne d'origine chinoise vivant à Paris depuis 2014. Ma création évoque la mémoire collective et individuelle. Nourrie par l’histoire de ma terre natale et celle de ma mère biologique, influencée par la spiritualité et les traditions chinoises, je partage un univers poétique et onirique hors de notre espace-temps. Ma pratique est multidisciplinaire et j’utilise photographie, performance, sculpture, installation, vidéo et dessin…, comme des outils selon ce que je veux exprimer. Actuellement, mon travail se déploie autour de deux axes essentiels : l’origami (art traditionnel chinois et japonais du pliage de papier) et le Nihonga (peinture japonaise traditionnelle influencée par l’art chinois). À travers ces deux pratiques, mon objectif est de renouveler les langages artistiques afin de créer un dialogue entre l’Orient et l’Occident, ainsi qu’entre héritage culturel et modernité.
Fragments Rêvés est une série de sculptures et de macrophotographies débutée en 2020.
Les sculptures associent des pierres semi-précieuses brutes et des origamis confectionnés en papiers variés. Chaque pièce est unique, présentée sur un socle en laiton et bois patinés, et protégée sous un globe en verre soufflé artisanal.
Les macrophotographies sont réalisées à partir des pièces de sculpture isolées, avant qu’elles soient fixées sur leur socle. Chaque image est fusionnée de vingt à cinquante mises au point, afin d’obtenir une netteté optimale. Ce procédé me permet d’explorer le sujet sous un autre angle. En utilisant un fond noir ou blanc, avec plusieurs sources lumineuses, j’invite à un voyage poétique et onirique hors de notre espace-temps.
Par association de ces deux éléments se crée un dialogue entre mémoire individuelle et collective, qui interroge les relations entre l’humain et la nature.
La série de Nihonga Au cœur du Royaume présente des paysages extérieurs — de montagnes et d’eau. À la différence des peintures traditionnelles shanshui à l’encre de Chine, où la présence humaine est discrète et humble, mes tableaux privilégient des espaces entièrement dépourvus d’homme.
En créant du brouillard ou de la brume, je dissimule et estompe certaines parties du tableau, laissant place à l’imaginaire. Le vide est aussi important que le plein ; l’invisible occupe autant d’espace que le visible.
Du bleu turquoise au bleu nuit, les nuances évoquent à la fois l’immensité du ciel et la profondeur de l’océan. Les tableaux deviennent alors des hublots de vaisseaux ou de sous-marins, invitant à la découverte de mondes surréels.