Dans la lignée de cette recherche, survient la rencontre de l’artiste
avec le
carnet de guerre de son grand-père paternel.
Moi,
elle était sagement rangée dans la cave de mes parents. Je l’ai découverte à l’occasion
d’un déménagement. Elle était là depuis des années, avec son étiquette écrite
de la main de ma grand-mère : papiers divers concernant divers évènements à vérifier.
C’était
une invitation, je l’ai ouverte.
Et
là, parmi des trésors de mémoire, le carnet de guerre de mon grand-père
paternel.
J’ai
immédiatement su que j’allais travailler sur ce témoignage.
Après
le déchiffrage et la retranscription du carnet, le besoin d’aller sur les deux
champs de bataille décrits par mon grand-père : le front de Woëvre et la
butte de Vauquois.
J’ai
pris des photos de ces lieux afin de les peindre tels qu’ils sont aujourd’hui
et y intégrer, en décalage, les écrits du carnet portant spécifiquement sur ces
lieux.
Les
textes sont reproduits avec ma propre écriture ou celle de mon grand-père
projetée sur le support. Avec ses mots, ma main trace ce que sa propre main a
tracé il y a cent ans. L’œuvre achevée, le texte peut avoir été partiellement
ou totalement recouvert. C’est l’acte d’avoir mêlé nos deux écritures qui
importe.
Un travail de mémoire et
une rencontre aussi. »