L’art de LU Linrong
emploie les moyens traditionnels de la peinture chinoise : papier de riz et
encre. Mais sous la joliesse des courbes, l’équilibre confortable des formats
ronds que cette artiste investit, c’est de la condition de ses compatriotes et
des femmes en général dont elle nous entretient. Nous découvrons comme des
fenêtres rondes ouvertes sur des jambes, des seins, des courbes sensuelles …
Mais aussi de longs cous, de petites têtes rondes, des créatures hybrides. Il y
a des fourrures, des poils que l’on devine soyeux … Des appels à de douces
caresses … Mais, de cet univers sourd comme une légère inquiétude, l’emploi
des couleurs noire et rouge y contribue sûrement mais pas seulement. Il y a
chez LU Linrong une appétence pour cette douceur mais aussi un refus de la
torpeur et de la violence sous jacente que cette quiétude dissimule. Comme un
regard ouvert sur l’ambivalence des sentiments.
Abel VYZENCO