C’est le caractère solide et immédiat de
la peinture qui motive Pascale Consigny à peindre plutôt que d’utiliser les
photos et les films qu’elle réalise et dont elle tire les captures d’écran
comme sujet de peinture, qui reste pour elle le meilleur moyen de transmettre
la mémoire d’un événement, d’une situation.
« J’aime le rapport direct
qu’entretient la peinture avec le spectateur, direct et la plupart du temps,
gratuit. L’action que mène le Hublot d’Ivry m’enthousiasme pour cela. Elle
permet une relation directe entre une œuvre et un simple passant curieux.
Le hublot donnant sur une place qui
ressemble à une cour d’école ou un terrain de jeux, c’est aux enfants que j’ai
vu jouer sur cette place que j’ai eu envie de m’adresser. »
Pour que son adresse aux passants soit
entière, Pascale Consigny a choisi, non pas d’exposer une œuvre existante, mais
de créer une œuvre spécialement pour le Hublot, à la dimension du Hublot,
« sur-mesure ».
« Le « sur-mesure »
appartient au luxe, et je voulais que notre échange soit de l’ordre du
luxe »
Ce grand dessin, réalisé spécialement à
la taille du hublot représente d’autres enfants qu’elle a rencontrés en
Jordanie et photographiés munie d’un accord gouvernemental de photographier
dans la rue.
Elle a voulu faire écho à la ville
d’Ivry dont les panneaux d’entrée affichent que c’est une ville jumelée et
messagère de la Paix : « J’ai eu envie moi aussi de créer un jumelage
entre les enfants de la place Voltaire à Ivry sur Seine et ceux du quartier de
Al Muqabalein à Amman. Ces enfants subissent la folie des adultes, aussi bien
sur le plan religieux que sur le plan politique, et sont coincés dans une
situation invivable. Malgré cela, ils sont heureux, drôles, ils ont eu envie
d’échanger avec moi, de jouer le temps d’une soirée.
Ils font partie des 2 200 000
palestiniens réfugiés en Jordanie dont la moitié a moins de 15 ans. Sur les
photos que j’ai choisies pour peindre ces enfants, ils semblent nous
dire :
« Et maintenant qu’est ce qu’on
fait ? »
Son Hublot du soir